Le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine et le président biélorusse Alexandre Loukachenko ont tenu ce vendredi 18 février 2022, une conférence de presse conjointe à la suite des pourparlers russo-biélorusses , au Kremlin à Moscou.
Vladimir Poutine a exprimé sa gratitude au Président de la République du Biélorusse pour avoir répondu à l’invitation et être venu à Moscou aujourd’hui.
« Nous comprenons que le programme de travail du président est désormais très chargé en raison de la nécessité de préparer un événement politique intérieur très important , le prochain référendum national du 27 février sur une nouvelle version de la Constitution du pays. Bien sûr, nous souhaitons à nos amis biélorusses un événement réussi », a-t-il déclaré.
Les deux présidents ont abordé la question sur le conflit ukrainien et les mesures à prendre par les parties pour une désescalade.
« Alexander Grigoryevich (Loukachenko) et moi avons abordé directement les problèmes du conflit ukrainien interne. Le processus de règlement est toujours au point mort, et malgré tous nos efforts, les contacts au niveau des conseillers auprès des dirigeants des pays du Format Normandie, nos concertations sur ce dossier avec les partenaires, n’arrangent rien. Kiev ne respecte pas les accords de Minsk et, en particulier, refuse catégoriquement le dialogue direct avec Donetsk et Lougansk, sabotant, en fait, la mise en œuvre des accords sur la modification de la Constitution, le statut spécial du Donbass, les élections locales et l’amnistie, sur tous les points clés des problèmes des accords de Minsk. Et en général, les droits de l’homme sont violés massivement et systématiquement en Ukraine, la discrimination à l’égard de la population russophone est fixée au niveau législatif.
Nous avons déclaré avec le président Biélorusse que la clé du rétablissement de la paix civile en Ukraine et de l’apaisement des tensions dans ce pays était la mise en œuvre des accords de Minsk. Tout ce que Kiev doit faire, c’est s’asseoir à la table des négociations avec les représentants du Donbass et s’entendre sur des mesures politiques, militaires, économiques et humanitaires pour mettre fin au conflit, et plus tôt cela se produira, mieux ce sera. Malheureusement, en ce moment, nous assistons au contraire à l’aggravation de la situation dans le Donbass » , a déclaré Poutine.
Auparavant, le Président russe a souligné que la Biélorussie et la Russie ont une très bonne relation de voisinage et sont des alliés les plus proches et des partenaires stratégiques.
« Je voudrais souligner que nos entretiens d’aujourd’hui se sont déroulés dans une atmosphère constructive, professionnelle et amicale, comme nous l’avons développée au fil de très nombreuses années. Comme l’ont souligné à plusieurs reprises les deux parties, la Russie et la Biélorussie sont de bons voisins, des alliés les plus proches et des partenaires stratégiques. Nous sommes fermement unis par une histoire commune, des valeurs spirituelles, des liens familiaux. La coopération bilatérale diversifiée repose invariablement sur les principes de respect mutuel, de soutien et de considération des intérêts de chacun.
Naturellement, nous avons toujours accordé et continuerons d’accorder une attention particulière à l’expansion des liens commerciaux et économiques. Malgré les difficultés causées par la pandémie de coronavirus, le commerce se développe : en 2021, le commerce a augmenté de plus d’un tiers, 34,4 %, et s’est élevé à un montant important de 38,5 milliards de dollars.
Environ la moitié de tous les produits biélorusses sont exportés vers la Russie. À son tour, notre pays est l’un des leaders de l’investissement dans le secteur réel de l’économie de la république. Les investissements russes représentent environ 30 % du total des investissements étrangers en Biélorussie. Et nous nous efforcerons certainement de créer des conditions encore plus confortables pour les milieux d’affaires des deux pays et d’encourager les initiatives entrepreneuriales. »
Parlant de la coopération militaire , Poutine et Loukachenko ont salué le renforcement de l’espace de défense commun de la Russie et de la Biélorussie.
« Au cours des entretiens d’aujourd’hui, bien sûr, le thème du renforcement de l’espace de défense commun de la Russie et de la Biélorussie a également été discuté en détail. Nous sommes convenus de continuer à prendre collectivement toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des deux pays à la lumière de l’activité militaire croissante des pays de l’OTAN aux frontières extérieures de l’État de l’Union.
Dans ce contexte, nous avons conjointement donné une appréciation élevée aux exercices Allied Resolve 2022, dont la phase active durera en Biélorussie jusqu’au 20 février. Je dois préciser que ces exercices sont de nature purement défensive et ne menacent personne. Comme vous le savez, les ministères de la défense des deux pays ont annoncé à l’avance le concept et les objectifs de toutes ces manœuvres, je le souligne, planifiées, et lors de ces événements, – comme Alexander Grigoryevich l’a informé aujourd’hui, il était là, a regardé, – il y a beaucoup de représentants, d’attachés de pays étrangers qui, avec leurs yeux, regardent les événements avec leurs yeux.
À la demande du président, Loukachenko a partagé le contenu de ses derniers contacts avec les dirigeants des États occidentaux au sujet de la fourniture à la Russie de garanties de sécurité à long terme et légalement garanties par les États-Unis et l’OTAN. Nous considérons qu’il est tout à fait naturel et compréhensible que cette question préoccupe également nos alliés biélorusses.
Nous avons discuté de la situation qui se développe autour de l’avancement des demandes russes vers l’Occident, dont la principale est d’empêcher une nouvelle expansion de l’OTAN, de refuser de déployer des armes de frappe près des frontières de la Russie et de remettre le potentiel militaire et l’infrastructure du bloc en Europe à l’état de 1997, date de la signature de l’Acte fondateur Russie – OTAN », a déclaré Poutine , ajoutant que « Comme je l’ai dit plus tôt, les États-Unis et d’autres membres de l’Alliance ne sont malheureusement pas encore d’humeur à bien percevoir ces trois éléments essentiels de notre initiative. Dans le même temps, ils ont formulé un certain nombre d’idées sur les questions de la sécurité européenne, des missiles intermédiaires et à courte portée, de la transparence militaire, dont la Russie n’est pas opposée à discuter. Nous sommes prêts à suivre la voie des négociations, à condition que toutes les questions soient considérées comme un tout, sans être séparées des principales propositions russes, dont la mise en œuvre est pour nous une priorité inconditionnelle ».
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