Guillaume Soro, candidat à la présidentielle d’Octobre 2020, fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt émis par les procureurs de la Côte d’Ivoire.
Après six mois d’absence de la Côte d’ivoire, l’ancien chef rebelle Guillaume Soro, avait décidé de rentrer dans son pays pour être candidat au scrutin de l’année prochaine, ce retour a provoqué des tensions au pays, ce dernier a avorté lundi, un retour prévu en détournant son vol vers le Ghana alors que les forces de sécurité ont pris d’assaut le siège de son parti à Abidjan.
Le procureur de la République, Richard Adou, a déclaré lundi à la télévision publique qu’un mandat d’arrêt avait été émis à l’ encontre de la “tentative de Soro contre l’autorité de l’Etat”, affirmant que les services de renseignement disposaient d’éléments prouvant qu’un “plan devait être exécuté prochainement”.
Il a déclaré que Soro, un ancien président de l’Assemblée nationale, faisait également l’objet d’une enquête pour détournement de fonds publics et blanchiment d’argent pour des montants allant jusqu’à 1,5 milliard de francs CFA (2,4 millions de dollars).
Quinze de ses partisans, dont Alain Lobognon, le bras droit de Soro, ont également été arrêtés lundi pour différentes accusations, a indiqué le procureur.
“Non seulement à cause des élections de 2020, mais en examinant son rôle auparavant – ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale à deux reprises.”
Lobognon, porte-parole du parti Générations et peuple solidaire (GPS) de Soro, avait précédemment déclaré aux journalistes que l’avion du candidat avait été détourné «contre son gré» vers la capitale ghanéenne, Accra, l’empêchant de revenir pour «participer aux élections. processus”.
Les forces de sécurité ont pris d’assaut le siège du GPS peu après la déclaration. Le personnel de sécurité était également présent à l’aéroport, selon un journaliste de l’AFP sur les lieux.
Contredisant la demande de Lobognon, une source proche de la présidence ivoirienne a indiqué que Soro avait demandé à l’avion d’atterrir au Ghana pour éviter une “arrestation à son arrivée” à Abidjan.
Environ 800 hommes, dont des policiers anti-émeutes, ont été déployés le long de la route de l’aéroport au domicile de Soro pour “empêcher tout rassemblement” des partisans, selon une note des responsables de la police d’Abidjan envoyée à l’AFP.
Le siège du GPS, dans une maison privée à côté de l’ambassade américaine à Abidjan, était entouré d’hommes armés qui ont pénétré à l’intérieur et ont forcé les occupants à partir.
La police a également tiré des gaz lacrymogènes et des membres des médias et des fidèles du parti ont été chassés de la région.
L’évolution est intervenue après que le président français Emmanuel Macron a effectué un week-end une visite au président ivoirien Alassane Ouattara pour discuter de la sécurité au Sahel et rendre visite aux troupes françaises à Abidjan.
Par ailleurs, Soro est un ancien allié de Ouattara, mais les deux se sont depuis disputés, apparemment à cause des ambitions présidentielles de Soro.
Le soutien de Soro a été crucial pour Ouattara, dont il a ensuite été Premier ministre en 2011-2012. Il a été aussi président de l’assemblée nationale ivoirienne de 2012 à 2019.
Soro, a dirigé les rebelles qui se battaient contre le président de l’époque, Laurent Gbagbo, dans la guerre civile du pays en 2002.
Les analystes politiques disent que Soro est populaire en particulier parmi les jeunes Ivoiriens, mais il n’y a pas de sondages d’opinion indépendants pour estimer son soutien à l’échelle nationale. Et son retour tant attendu serait retardé suite à ce mandat d’arrêt.
En attendant la convocation du scrutin d’Octobre 2020, la scène politique ivoirienne sera suivie avec beaucoup d’intérêts.
Le Hautpanel/ Pax Nkembo