Le Procès de présumé détournement des fonds destinés à la gratuité de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), s’est ouvert ce vendredi 5 mars 2021, au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ex Prison centrale de Makala, à Kinshasa.
Diffusé en direct à la télévision publique (RTNC) , la Justice congolaise qui s’est saisie à nouveau d’une affaire de détournement présumé des deniers publics, tient en haleine plus de 80 millions des Congolais qui réclament justice.
La Cour d’appel de Kinshasa/Gombe siégeant, en audience foraine à la prison centrale de Makala, a conduit l’instruction du dossier durant au moins 5 heures de temps. Il y a eu un débat houleux entre le ministère public, la partie civile et les avocats du prévenu, avant de renvoyer à mardi prochain, cette affaire.
Auparavant, la Cour a procédé à l’instruction du dossier pour les faits reprochés au prévenu Michel Djamba Kaombe, inspecteur général de l’EPST. Mais, la Cour qui était sur le point d’instruire la cause en ce qui concerne Delon Kampay, directeur national du Service de contrôle et de paie des enseignants (SECOPE). Ce dernier a fait savoir à la Cour son incapacité de tenir pendant l’instruction, incapacité due à son état de santé et à son âge avancé.
Par ailleurs, au cours de cette audience, les faits reprochés aux prévenus ont été exposés devant la Cour. L’Inspecteur général de l’EPST, « Michel Djamba Kaombe est reproché de trois chefs d’accusation, à savoir, pour le premier, le fait d’avoir détourné au préjudice du trésor public, une somme globale de 560.040.000 FC, destinée à la fourniture des biens et services qui se trouvant entre ses mains en vertu de sa charge ;
Le deuxième chef d’accusation, c’est le fait d’avoir dans les mêmes circonstances décrites ci-dessus, le 06 juin 2019, détourné au préjudice du trésor public, une somme globale de 348.657.350 FC, somme destinée à la charge des fournitures de bureaux de l’inspection générale de l’EPST qui se trouvait entre ses mains en vertu de sa charge. Il a produit en justification des faux reçus ;
Le troisième chef d’accusation mis à sa charge est le fait d’avoir, toujours dans les mêmes circonstances de lieu, détourné au préjudice du trésor public une somme globale de 11.727.178.453 FC, somme retirée de manière irrégulière auprès du comptable public », a dit le procureur général en pleine audience.
Concernant le deuxième prévenu, Delon Kampay, directeur national du Service de contrôle et de paie des enseignants (SECOPE), un seul chef d’accusation pèse contre lui, « c’est le fait d’avoir, étant fonctionnaire ou officier public, directeur du service de contrôle de la paie du personnel enseignant, détourné au préjudice du Trésor public, une somme globale de 13.000.216.000 FC des frais de fonctionnement de ce service qui se trouvaient entre ses mains en vertu de sa charge », a ajouté le ministère public.
Les deux prévenus Djamba Kaombe Michel et Delon Kampay ont adressé une demande de la liberté provisoire. Ils sont en détention à la prison centrale de Makala et sont poursuivis pour des faits de détournement des fonds alloués à l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST).
La Cour a promis de siéger en chambre du Conseil pour déterminer s’il faudra ou non accorder la liberté aux deux prévenus.
Soulignons que c’est suite au rapport publié le 18 novembre 2020 par l’Inspection générale des finances (IGF) concernant son audit à l’EPST que ce procès a vu le jour. Au moins 17 personnes ont été citées dans ledit rapport. L’IGF avait constaté à l’EPST des pratiques de détournement supposé de près de 62 milliards de FC et l’utilisation de fausses factures.
Le Hautpanel