Dans un communiqué rendu public ce vendredi 23 juillet 2021, les États-Unis d’Amérique, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’OTAN, la Norvège et le Royaume-Uni appellent la République islamique d’Afghanistan et les talibans à négocier de bonne foi afin de parvenir à un règlement politique juste et durable.
Voici l’intégralité dudit communiqué :
Les représentants spéciaux et envoyés spéciaux des États-Unis d’Amérique, de l’Union européenne, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’OTAN, de la Norvège et du Royaume-Uni se sont réunis à Rome le 22 juillet 2021 pour discuter de la situation en Afghanistan et de l’évolution de la paix en Afghanistan. négociations après le dernier cycle de pourparlers de haut niveau à Doha les 17 et 18 juillet 2021.
Nous affirmons que :
Nos pays et organisations sont attachés à un partenariat solide avec l’Afghanistan et suivront de près les développements en cours dans cette nouvelle phase de transition avec le retrait des forces internationales.
Le peuple afghan souffre depuis trop longtemps du conflit. Nous sommes profondément préoccupés par les niveaux élevés de violence, l’offensive militaire des talibans et le nombre de violations graves des droits humains signalées dans les communautés les plus touchées par le conflit armé en cours à travers le pays.
Nous appelons toutes les parties à réduire la violence et à protéger les civils, en respectant leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Nous appelons les Taliban à mettre fin à leur offensive militaire, et à la fois à la République islamique et aux Taliban à s’engager de manière significative dans le processus de paix. Nous réitérons l’urgence de parvenir à un cessez-le-feu pour assurer le succès des négociations, et nous reconnaissons les sacrifices des forces de sécurité afghanes.
Nous réaffirmons qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit en Afghanistan, nous maintenons la résolution 2513 (2020) du Conseil de sécurité des Nations Unies et nous ne soutenons aucun gouvernement afghan imposé par la force militaire.
Nous exprimons notre plein appui à un processus de paix inclusif appartenant aux Afghans et dirigé par les Afghans, avec la participation pleine et significative des femmes qui mène à un règlement politique juste et durable. Nous soulignons également cinq éléments d’un règlement final qui sont les plus critiques : (1) la gouvernance inclusive ; (2) le droit d’élire des dirigeants politiques ; (3) la protection des droits humains, y compris les droits des femmes, des jeunes et des minorités ; (4) des engagements en matière de lutte contre le terrorisme, notamment pour faire en sorte que l’Afghanistan ne serve plus à nouveau de refuge aux terroristes ; et (5) le respect du droit international, y compris le droit international humanitaire. Nous soulignons que le soutien international à tout futur gouvernement dépendra, au moins en partie, du respect de ces cinq éléments.
Nous entendons maintenir notre soutien aux institutions afghanes, notamment aux forces de défense et de sécurité, pour répondre aux besoins urgents du pays. Nous réaffirmons également que l’aide future à l’Afghanistan dépend d’une bonne gouvernance et d’un engagement envers l’état de droit et les droits de l’homme, y compris la préservation des acquis réalisés par les femmes et les filles au cours des deux dernières décennies, ainsi que la prise de mesures significatives par le gouvernement pour lutter contre la corruption et respecter les engagements pris lors de la Conférence de Genève de novembre 2020.
Nous avons pris bonne note des exposés d’hier des représentants de la République islamique d’Afghanistan et des Taliban et nous nous félicitons des pourparlers qui se sont tenus à Doha les 17 et 18 juillet entre les hauts dirigeants des deux parties. Nous nous félicitons en outre de l’engagement déclaré des deux parties à accélérer les négociations en vue d’un règlement politique inclusif et à se réunir à nouveau dans un proche avenir. Nous pensons que les futures réunions devraient se concentrer sur des questions fondamentales qui seront fondamentales pour parvenir à un règlement politique inclusif.
Nous reconnaissons que parvenir à un règlement politique final, y compris sur la Constitution, prendra probablement du temps. Nous exhortons les deux parties à se mettre d’accord sur un cessez-le-feu permanent et global et sur les principes fondamentaux du futur État afghan et les détails des dispositions régissant la transition jusqu’à ce qu’un règlement politique final soit trouvé. Nous soulignons que tout arrangement de gouvernement de transition doit être inclusif, respecter les droits de tous les Afghans conformément aux engagements internationaux de l’Afghanistan et également respecter les engagements de lutte contre le terrorisme.
Nous saluons en particulier les engagements pris par les talibans hier en faveur d’une gouvernance inclusive, respectant les droits de l’homme, y compris les droits des femmes et des minorités, de respecter le droit international, y compris le droit international humanitaire, et de respecter les engagements contre le terrorisme. Nous nous félicitons également de leur ouverture à négocier un mécanisme de gouvernement représentatif avec l’équipe de négociation de la République islamique.
Nous appelons les deux parties à négocier de bonne foi afin de parvenir à un règlement politique juste et durable. Pour favoriser l’avancée des négociations, nous soutenons toute facilitation ou médiation par un tiers saluée par les deux parties.
Nous saisissons cette occasion pour réitérer notre appréciation au Qatar en tant qu’hôte des négociations, et nous le félicitons pour avoir réuni les parties et pour sa contribution globale au processus. Nous félicitons également l’ONU pour le rôle essentiel et élargi qu’elle joue à l’appui du processus.
Nous réaffirmons que les talibans et la République islamique doivent honorer leurs engagements (1) d’empêcher l’utilisation du sol afghan par al-Qaïda, Daech ou d’autres groupes terroristes pour lancer des attaques contre ou menacer la sécurité de tout autre pays ; et (2) ne pas accueillir les membres de ces groupes ni leur permettre de recruter, de former, de collecter des fonds ou de transiter par l’Afghanistan.
Nous exhortons les talibans à réduire la violence, à respecter leurs engagements à protéger les infrastructures afghanes, à protéger les civils et à coopérer en matière d’aide humanitaire, d’autant plus que le peuple afghan souffre gravement des effets du COVID-19 et de la sécheresse, en plus de la violence. Nous appelons les talibans à autoriser et à faciliter, sans conditions préalables et conformément au droit international humanitaire, l’accès pour l’acheminement de l’aide humanitaire aux zones sous leur contrôle.
Nous pensons que l’Afghanistan peut contribuer à la stabilité et à la connectivité régionale et internationale. Nous encourageons les voisins de l’Afghanistan à intensifier leur soutien au peuple afghan et à contribuer à un règlement de paix durable et à un développement économique dans l’intérêt de tous.
Nous appelons également toutes les parties à assurer la sécurité des ambassades étrangères et autres missions diplomatiques, agences multilatérales, représentants des médias, aéroports et organisations non gouvernementales et de leur personnel afghan et international. Nous apprécions particulièrement la volonté et l’engagement de la Turquie à contribuer à la sécurité des aéroports selon les besoins.
Nous exprimons notre gratitude à l’Italie pour avoir organisé ces consultations et sommes convenus de fixer la date et le lieu de la prochaine réunion par la voie diplomatique.
Le Hautpanel