Le Conseil européen a adopté ce vendredi 30 juillet 2021, un cadre de mesures restrictives ciblées pour remédier à la situation au Liban. Ce cadre prévoit la possibilité d’imposer des sanctions contre les personnes et les entités qui sont responsables de porter atteinte à la démocratie ou à l’état de droit au Liban par l’une des actions suivantes :
- Entraver ou saper le processus politique démocratique en entravant de manière persistante la formation d’un gouvernement ou en entravant ou en sapant gravement la tenue d’élections ;
- Entraver ou saper la mise en œuvre des plans approuvés par les autorités libanaises et soutenus par les acteurs internationaux concernés, y compris l’UE, pour améliorer la responsabilité et la bonne gouvernance dans le secteur public ou la mise en œuvre de réformes économiques essentielles, y compris dans les secteurs bancaire et financier et y compris la adoption d’une législation transparente et non discriminatoire sur l’exportation de capitaux ;
- Faute financière grave, concernant les fonds publics, dans la mesure où les actes concernés sont couverts par la Convention des Nations Unies contre la corruption, et l’exportation non autorisée de capitaux ;
- Les sanctions consistent en une interdiction de voyager vers l’UE et un gel des avoirs pour les personnes, et un gel des avoirs pour les entités. En outre, il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes répertoriées.
Contexte
Le 7 décembre 2020, le Conseil a adopté des conclusions dans lesquelles il a noté avec une préoccupation croissante que la grave crise financière, économique, sociale et politique qui s’est enracinée au Liban avait continué de s’aggraver au cours des mois précédents et que la population libanaise était la première à souffrent des difficultés croissantes du pays. Il a souligné l’urgente nécessité pour les autorités libanaises de mettre en œuvre des réformes afin de regagner la confiance de la communauté internationale. Le Conseil a également appelé toutes les parties prenantes et forces politiques libanaises à soutenir la formation urgente d’un gouvernement au Liban axé sur la mission, crédible et responsable, capable de mettre en œuvre les réformes nécessaires.
Depuis lors, le Conseil a exprimé à plusieurs reprises sa grave préoccupation face à la détérioration de la situation au Liban. Malgré les appels répétés aux forces politiques libanaises et aux parties prenantes à agir dans l’intérêt national et à ne plus retarder la formation d’un gouvernement pleinement habilité capable de répondre aux besoins urgents du pays et de mettre en œuvre des réformes critiques, aucun progrès n’a été enregistré. Pendant ce temps, la situation économique, sociale et humanitaire au Liban continue de se détériorer et la population continue de souffrir.
L’Union est prête à utiliser tous ses instruments politiques pour contribuer à une sortie durable de la crise actuelle et réagir à une nouvelle détérioration de la démocratie et de l’État de droit, ainsi que de la situation économique, sociale et humanitaire au Liban. Lors du Conseil des affaires étrangères du 12 juillet 2021, le haut représentant a annoncé un accord politique selon lequel un régime de sanctions serait établi contre les responsables de la situation.
L’UE reste déterminée à aider le Liban et son peuple à surmonter les défis actuels et est prête à utiliser les différents instruments à sa disposition pour y parvenir. Il est cependant de la plus haute importance que les dirigeants libanais mettent de côté leurs divergences et travaillent ensemble pour former un gouvernement et adopter les mesures nécessaires pour orienter le pays vers une reprise durable. La stabilité et la prospérité du Liban sont d’une importance cruciale pour toute la région et pour l’Europe.
Le Hautpanel