Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a fait part de son point de vue sur la situation actuelle en matière de sécurité à l’issue d’une réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères à Riga (Lettonie).
S’exprimant lors de la conférence Reuters Next , mercredi 1er décembre 2021, Jens Stoltenberg a clairement déclaré que la Russie aurait un prix élevé à payer pour toute nouvelle agression russe contre l’Ukraine.
« Donc, ce que nous voyons est une accumulation russe importante, une concentration inhabituelle de forces en Ukraine et autour de la Russie. Nous voyons une rhétorique accrue. Mais bien sûr, il n’y a aucune certitude sur les intentions. Mais ce que nous savons, c’est que non seulement la Russie a augmenté sa présence militaire près des frontières de l’Ukraine, mais nous savons également qu’elle a déjà utilisé la force militaire contre l’Ukraine. Ils l’ont fait en 2014, lorsqu’ils ont envahi et annexé illégalement la Crimée, qui fait partie de l’Ukraine. Et ils continuent de soutenir les séparatistes armés du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Donc . . . nous pouvons donc espérer le meilleur et appeler la Russie à ne plus utiliser la force militaire contre une nation souveraine et indépendante, l’Ukraine. Mais nous devons nous préparer au pire, et c’est exactement ce que nous sommes à l’OTAN », a déclaré Stoltenberg.
Pour le Secrétaire Général de l’OTAN, l’idée que l’Ukraine représente une menace pour la Russie est absolument fausse. L’Ukraine a été attaquée par la Russie. La Russie occupe des parties de l’Ukraine. La Crimée fait partie des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, auxquelles la Russie a également souscrit et signé. Il ne fait donc aucun doute que la Russie a reconnu la Crimée comme faisant partie de l’Ukraine. Et maintenant, ils ont occupé et utilisé la force militaire pour leur arracher cette partie de l’Ukraine et l’ont annexée illégalement depuis 2014. Ensuite, la Russie poursuit ses actions agressives contre l’Ukraine avec un soutien, un soutien militaire, aux séparatistes militants dans l’est de l’Ukraine, dans le Donbass. Et en plus de cela, nous savons que la Russie est responsable d’attaques hybrides agressives, de cyberattaques contre l’Ukraine. Ainsi, toute l’idée que l’Ukraine est une menace pour la Russie bouleverse le monde.
A cet effet, il a clairement noté que l’OTAN défend l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine contre la menace russe, tout en avertissant la Russie des conséquences graves.
« L’OTAN apporte un soutien à l’Ukraine, un soutien politique pour son intégrité territoriale et sa souveraineté, mais aussi un soutien pratique en matière de renforcement des capacités, les Alliés de l’OTAN assurent la formation ; L’OTAN, par exemple, les aide à . . . la raison pour laquelle ils ont visité l’Académie navale d’Odessa où nous avons des formateurs de l’OTAN qui les aident là où ils construisent leurs forces maritimes ; certains Alliés de l’OTAN fournissent également des équipements, etc. L’OTAN et ses alliés fournissent donc un soutien substantiel à l’Ukraine, car ils ont demandé un soutien et nous sommes prêts à leur fournir un soutien. Ensuite, nous avons également indiqué très clairement qu’il s’agit avant tout d’un renforcement militaire russe, qui est inexpliqué et injustifié. Par conséquent, nous appelons la Russie à faire preuve de transparence, à réduire les tensions et à désamorcer. S’ils font le contraire et décident, encore une fois, de recourir à la force contre l’Ukraine, nous l’avons clairement dit et les ministres l’ont dit lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN en Lettonie aujourd’hui, que la Russie devra alors payer un prix élevé. Il y aura de graves conséquences pour la Russie et c’est un message clair de l’OTAN. »
S’agissant des sanctions contre la Russie, Stoltenberg souligne que l’OTAN peut imposer des lourdes sanctions économiques et financières contre la Russie.
« L’OTAN est donc une plate-forme importante pour coordonner, discuter, consulter entre les Alliés, également sur les sanctions. Et les Alliés de l’OTAN ont démontré auparavant et démontrent réellement maintenant que nous sommes capables d’imposer un lourd coût économique à la Russie. Alors bien sûr, les enjeux des options potentielles sont nombreux. Mais . . . mais cela peut être des sanctions économiques, cela peut être des sanctions financières, cela peut être des restrictions politiques et aussi, comme nous l’avons vu après l’annexion illégale de la Crimée, qui a en fait déclenché le plus grand renforcement de la défense collective de l’OTAN depuis une génération, depuis la fin du Guerre froide avec les groupements tactiques prêts au combat dans la région baltique et en Pologne ; avec une présence accrue dans la région de la mer Noire ; et nous avons accru notre présence dans les airs, sur terre et en mer, conséquence directe des actions agressives de la Russie contre l’Ukraine. Toutes ces options sont donc sur la table et, bien sûr, nous devons apporter un soutien à l’Ukraine, et les Alliés le font. Mais nous devons également éliminer toute possibilité d’erreur de calcul ou d’incompréhension quant à la détermination et à l’engagement de l’OTAN à protéger et défendre tous les Alliés. Et c’est la raison pour laquelle nous avons accru notre présence dans la partie orientale de l’Alliance».
Au sujet de la campagne hybride de la Biélorussie contre les Alliés, le secrétaire général a déclaré que « l’ OTAN et l’UE travaillent en étroite collaboration pour lutter contre le comportement inacceptable du régime de Loukachenko ».
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