Le haut représentant de l’Union européenne et vice-président de la Commission de l’UE Josep Borrell a déclaré que la communauté internationale est impuissante d’arrêter la guerre en Ukraine. C’était ce vendredi 4 mars 2022, lors de la conférence de presse au terme du Conseil des affaires étrangères extraordinaire à Bruxelles.
Au cours de cette réunion , les derniers développements en Ukraine, des besoins urgents des Ukrainiens et des atrocités commises par les forces russes sur le terrain étaient discutés.
Pour Josep Borrell, l’UE encourage les ukrainiens et son président Volodymyr Zelensky a resisté et combattre contre les forces armées russes, avant d’expliquer que ni le vote à l’Assemblée générale de l’ONU , ni la communauté internationale ne peuvent arrêter cette guerre. Seul le président russe Vladimir Poutine qui peut mettre fin à ces hostilités.
« Non, nous n’allons pas demander au [président de l’Ukraine, Volodymyr] Zelensky de se rendre. On ne va pas demander à Zelensky de quitter Kyiv. On ne va pas demander à Zelensky de ne pas se battre. Nous faisons ce que nous pouvons et nous pouvons faire beaucoup, mais évidemment si quelqu’un attend que les sanctions financières arrêtent la guerre demain, il ne sait pas de quoi il parle.
Malheureusement, nous n’avons pas la capacité d’arrêter la guerre demain. Mais nous avons la capacité d’affaiblir l’économie russe, et beaucoup. Évidemment, ça prendra du temps. Évidemment, le Conseil des droits de l’homme ne peut pas non plus arrêter la guerre, mais il peut envoyer des missions d’enquête pour déterminer les violations des droits humains qu’il y a eu. Et sans doute que lorsque cette mission aura fait son rapport, ça affaiblira encore plus la Russie du point de vue politique face à la communauté internationale.
Est-ce que les votes aux Nations Unies vont arrêter la guerre ? Non, malheureusement non. Nous n’avons pas de mécanisme de vote pour dire “la guerre s’arrête demain parce qu’il y a la majorité aux Nations Unies”. J’aimerais bien que la communauté internationale soit aussi puissante, elle ne l’est pas. Mais, sans doute affaiblit la Russie, ça l’isole. L’isolement international et l’affaiblissement économique, ça a des conséquences, des conséquences que, malheureusement, ne seront pas immédiates. Mais c’est ça qu’il faut faire, et c’est ça que nous pouvons faire » , a déclaré Josep Borrell.
Le haut représentant de l’UE a précisé que l’Union européenne a la capacité d’affaiblir l’économie russe , raison pour laquelle elle a infligé des sanctions ciblées à la Russie, suite à la guerre déclenchée contre l’Ukraine.
« Je tiens à souligner le fait que nos sanctions sont ciblées. Ils produisent déjà des résultats. Et le but n’est pas de nuire au peuple russe, mais de sortir le rocher de sous la machine de guerre du Kremlin. C’est cependant, malheureusement, un fait qu’elles toucheront également des personnes qui ne font pas partie du cercle restreint du Kremlin. Et, jusqu’à un certain point, les gens ordinaires subiront également les conséquences de la guerre de Poutine car appelons-la comme il faut l’appeler la guerre de Poutine. Et seul Poutine peut y mettre fin.
Il faut éviter les oligarques russes pour échapper aux effets des sanctions et réprimer l’évasion fiscale. C’est une bonne occasion de lutter contre l’oligarchie et de lutter contre l’évasion fiscale, car les deux choses vont de pair.
Nous devons les localiser et saisir leurs avoirs, car le régime russe tire sa richesse de la corruption et de l’évasion fiscale. Nous devons lutter contre cela et fermer le robinet des flux financiers qui financent cette guerre insensée. Afin d’arrêter les flux d’argent qui financent l’armée russe et la guerre russe, nous avons également discuté aujourd’hui de la nécessité d’accélérer la transition énergétique verte afin de réduire davantage notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie », a ajouté Josep Borrell.
Notons que cette session extraordinaire du Conseil des affaires étrangères a connu la participation du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, de la ministre britannique des Affaires étrangères, Elizabeth Truss, de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et des autres personnalités de l’UE.
En outre, le ministre ukrainien des affaires étrangères Dmytro Kuleba s’est connecté à distance avec le Conseil des affaires étrangères.
Le Hautpanel