Au cours d’un dialogue renforcé sur la situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo, ce mercredi 5 octobre 2022 à Genève, des préoccupations ont été exprimées face à la « situation sécuritaire alarmante » dans l’est de la République démocratique du Congo (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri) et dans le Maï-Ndombe, a précisé l’ONU Genève dans un communiqué.
Les groupes armés ont maintes fois été appelés à rendre les armes et le M23 à cesser ses exactions dans les provinces orientales de la RDC. Le Gouvernement, pour sa part, a été appelé à créer un mécanisme capable de gérer et de lever les obstacles imposés par les groupes armés. L’aggravation des conditions de sécurité a entraîné, dans certaines régions, une suspension des activités humanitaires, alors même que 27 millions de personnes ont besoin d’aide et de protection dans le pays, ont mis en garde certains intervenants.
La prolifération des discours de haine, de même que les violences contre les journalistes et les opposants, ont aussi été jugées préoccupantes. Le Gouvernement de la République démocratique du Congo doit garantir des élections libres et crédibles en décembre 2023, a insisté une délégation.
Les peuples autochtones continuent de subir de graves violations des droits humains, en particulier les Bawta du parc national de Kahuzi-Biega, a déploré une délégation. Certains intervenants se sont en outre inquiétés des conditions de détention dans les prisons congolaises et des restrictions imposées aux activités des avocats. Le Conseil a par ailleurs été prié de continuer de suivre la situation concernant les violences sexuelles commises pendant le conflit.
Toutes les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire doivent faire l’objet d’enquêtes et de poursuites judiciaires, a-t-il été rappelé : comme il est souligné dans le rapport, l’importance de lutter contre l’impunité pour mettre un terme aux violences est fondamentale, a insisté une délégation.
Les efforts déployés par le Gouvernement de la République démocratique du Congo pour stabiliser le pays, préserver les droits de l’homme et protéger les civils ont été salués, de même que ses progrès dans l’application des recommandations acceptées lors du troisième cycle de l’Examen périodique universel (EPU).
Les initiatives du Gouvernement en matière de désarmement, d’indemnisation des victimes, de lutte contre l’impunité, de réforme du secteur de la sécurité et de justice transitionnelle exigent un plus grand soutien de la part de la communauté internationale, a-t-il été affirmé. Des intervenants ont insisté, à ce propos, sur le fait que l’assistance technique et le renforcement des capacités devaient toujours se faire avec le consentement des États concernés.
Les manifestations violentes contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui ont entraîné la mort de civils et de soldats de la paix, ont été condamnées. L’Équipe d’experts internationaux sur la situation au Kasaï, pour sa part, a été félicitée pour avoir su mener à terme son mandat et pour la pertinence de ses recommandations
Pour rappel, la cinquante et unième session ordinaire du Conseil des droits de l’homme se tient du 12 septembre au 7 octobre 2022 dans la Salle XX du Palais des Nations, à Genève.
Le Hautpanel