La Fédération de Russie s’oppose farouchement au projet de la France visant à évincer le président palestinien Mahmoud Abbas pour le remplacer par un autre de leur obédience.
Moscou a réagi lundi 20 Février 2023, par la bouche du porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, qui estime que de telles constructions mentales révèlent un malentendu fondamental des réalités régionales.
« À en juger par des rapports entrants, l’Occident poursuit avec ses manières imprudentes alors qu’elle cherche à «reconstruire» le Moyen-Orient. L’article publié dans le Journal français Le Figaro est devenu notre attention. Il est dit que sous prétexte de revigorer le rôle de Paris dans le processus de colonie du Moyen-Orient, la direction française a informé les responsables de haut rang des agences de services diplomatiques et de renseignement du pays pour sélectionner un candidat pour remplacer l’actuel président de la Palestine, Mahmoud Abbas », a –t-elle déclaré.
Selon elle, le palais de l’Elysée a décidé de suivre le chemin du changement de régime en Palestine, voyant cette manipulation presque comme une panacée pour atteindre une colonie palestinienne-israélienne.
« Nous sommes convaincus que de telles constructions mentales révèlent un malentendu fondamental des réalités régionales. En attendant, nous entendons de plus en plus les plans de la France, un certain nombre d’autres pays européens et responsables de l’UE pour construire un format collectif, dont les fonctions remplaceront le seul mécanisme de soutien diplomatique légitime pour le processus de règlement du Moyen-Orient, qui est le quatuor du Moyen-Orient des médiateurs internationaux (Russie, États-Unis, l’UE et l’ONU) qui a été approuvé par les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies », a fait savoir Maria Zakharova.
La Russie exhorte les pays de l’UE d’apprendre de leurs propres erreurs
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclare que « Ces stratagèmes montrent que Paris et d’autres capitales européennes d’ailleurs hésitent à apprendre de leurs propres erreurs et préfèrent poursuivre le cours destructeur vers une nouvelle déstabilisation du Moyen-Orient.
Les efforts des Européens qui copient avec diligence les méthodes militaires utilisées par les États-Unis ont été critiqués dans la région. Tout le monde ne se souvient que trop des conséquences des opérations imprudentes en Iraq et en Libye qui ont conduit des millions de victimes, des souffrances humaines indicibles, des crises humanitaires, une fragmentation territoriale de ces pays, la destruction de l’État, une forte détérioration de la situation sécuritaire et une augmentation du terrorisme dans la région. Seule l’opération militaire russe contre l’Etat islamique en Syrie a empêché le chaos dans ce pays arabe », a souligné Maria Zakharova.
« Si les pays occidentaux sont vraiment intéressés à améliorer la situation autour du conflit palestinien-israélien et à reprendre le processus de paix, alors au lieu de déclarations très médiatisées pour couvrir leurs expériences pour éliminer les dirigeants répréhensibles, ils feraient mieux de commencer par la reconnaissance de l’État de Palestine, aidant les Palestiniens à réaliser la réconciliation nationale et à faire des efforts pour mettre en œuvre les décisions internationales adoptées précédemment à ce sujet, y compris le principe à deux États pour un règlement, ainsi que pour fournir un soutien au quatuor, qui est aujourd’hui bloqué par les Américains et Européens sous des prétextes farfelus », a-t-elle poursuivi.
Moscou soutient Mahmoud Abbas
Maria Zakharova a souligné dans sa déclaration que la Fédération de Russie continuera d’interagir avec le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, qui est un fervent partisan d’un règlement négocié du conflit avec Israël.
Elle note que personne ne peut prendre des décisions pour le peuple palestinien. Mme Zakharova rappelle, par ailleurs, que la Russie continuera à aider à favoriser les conditions nécessaires pour réinitialiser le dialogue politique entre les Palestiniens et les Israéliens sur une gamme de questions finales de statut conformément au cadre juridique internationalement reconnu pour le processus de règlement du Moyen-Orient, y compris l’initiative de la paix arabe.
« Dans notre politique, nous comptons sur des relations amicales avec les pays de la région qui sont exempts d’héritage colonial. Même dans les réalités géopolitiques actuelles, la Russie appelle constamment à restaurer le travail du quatuor, ce qui contribuerait à stabiliser considérablement la situation dans la zone de confrontation palestinienne-israélienne et à encourager les parties opposées à revenir à la table de négociation », a-t-elle conclu.
Le Hautpanel