Invitée par le Ministre de la Communication et Porte-Parole du Gouvernement , Patrick Muyaya, la Réprésentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Mme Bintou Keita, a réagi, ce jeudi 30 décembre 2021, au sujet de la présence prolongée des militaires de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco), sur le sol congolais.
« Alors que le mandat de la MONUSCO a été renouvelé pour une année supplémentaire, alors que les populations à l’est du pays continuent d’être victimes de la violence de groupes armés étrangers et nationaux, je le dis sans goût pour la provocation : créer les conditions nécessaires à un départ définitif des Casques bleus de la République démocratique du Congo est notre objectif principal.
J’entends souvent que la MONUSCO travaille à justifier sa présence sur le sol congolais : rien n’est plus faux. Personne, et certainement pas moi ni votre gouvernement, ne peut se satisfaire de la présence prolongée de militaires étrangers sur le sol congolais, même si elle continue d’être nécessaire, et au-delà, de la dépendance de la RDC à l’aide humanitaire et internationale. Je respecte pleinement le droit de chacun de critiquer la Mission.
Mais je souhaite de tout cœur que l’on puisse changer le narratif habituel et convenu sur notre travail, qui rejaillit aussi négativement sur les progrès qui ont été faits par votre pays : la reconstruction de l’Etat avance, la violence des groupes armés ne touche plus que 10% des territoires du pays, les processus démocratiques et électoraux, toujours fragiles, se renforcent, les forces de sécurité nationales gagnent en compétence et en efficacité, et la promotion et la défense des droits de l’homme trouvent un écho grandissant grâce à une société civile vive et constructive. Néanmoins, pour partir de manière responsable et durable, il nous reste un travail à finir, conformément à la volonté du Conseil de sécurité des Nations Unies et de vos autorités. Il nous faut continuer à consolider l’autorité de l’Etat sur la totalité du territoire national et créer un environnement protecteur pour la population.
Un environnement protecteur, ça veut dire : des policiers en mesure d’assurer le maintien de l’ordre partout. Des militaires dédiés à la défense des frontières après avoir neutralisé les groupes armés nationaux et étrangers.
Une justice disponible pour régler les différends de manière pacifique et mettre fin à l’impunité. Et des services sociaux de base, éducation et santé en tête, accessibles à tous. Tels sont les fondamentaux sur lesquels nous travaillons avec les autorités et nos partenaires
. Je le sais pour l’avoir moi-même constaté lors de mes rencontres, à Kinshasa comme au plus profond des provinces reculées : dire que la principale richesse de ce pays est sa population, femmes, hommes, jeunes d’une résilience et d’une énergie extraordinaires, n’est pas un lieu commun. Ce Congo qui ne demande qu’à briller et qu’à s’assumer pleinement dans tous les domaines pour devenir un moteur en Afrique peut compter sur les Nations Unies pour l’accompagner, aujourd’hui et demain, sur le chemin de la paix, de la prospérité et du développement. Paix, prospérité et développement : voilà mes vœux à la population pour cette nouvelle année qui commence », a dit Bintou Keita
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