Les rues de la ville de Bukavu ont connu ce vendredi 28 mai 2021, une forte mobilisation des membres et sympathisants de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) au Sud-Kivu, parti cher à Vital Kamerhe. C’était à travers une marche de soutien et de revendication de la libération « pure et simple » de leur leader; détenu depuis plus d’une année en prison à l’issue d’un procès sur le détournement des fonds alloués à l’achat des maisons préfabriquées.
Leur manifestation est partie du siège de l’UNC à la Place Mulamba, jusqu’au Gouvernorat de province où un mémorandum adressé au Chef de l’État a été lu.
Sur place la mobilisation était intense. Plusieurs messages étaient visibles sur les calicots des manifestants. Des calicots sur lesquels on peut voir les photos des maisons préfabriquées déjà installées au camp Tshatshi étaient tenus dans les mains des manifestants. On pouvait y lire « Vos maisons sont là, libérez l’innocent Vital Kamerhe ».
S’adressant au Président Félix Tshisekedi, dont Vital Kamerhe a été son Directeur de campagne à l’élection présidentielle de 2018, les sympathisants, cadres et militants de l’UNC ont rappelé à celui-ci sa promesse faite aux Bukaviens, « de ne jamais trahir Vital Kamerhe. »
«Lors de la campagne électorale de 2018 nous vous avons vu venir avec le Pacificateur Vital Kamerhe; dans votre discours vous avez promis de ne jamais trahir votre frère et beau-frère Vital; soutenant que si cela arrivait, que la malédiction tombe sur vous. Après votre élection, un soulagement total a été constaté. En lançant le programme 100 jours, vos ennemis en ont profité pour diaboliser notre frère. Une année plus tard, tout le peuple congolais s’est rendu compte que c’était un complot. Pour preuves, des maisons préfabriquées moisissent dans les entrepôts, ports et au camp Tshatshi», dit l’UNC dans son mémorandum.
Dans la foule on pouvait noter la présence des plusieurs députés provinciaux élus de l’UNC, des mandataires du parti et autres députés élus du territoire de Walungu, bien que n’étant pas de l’UNC, mais qui se sont joints aux manifestants.
L’UNC soutient que «sans crainte nous pouvons affirmer qu’en libérant Kamerhe, on aura libéré toute la nation congolaise». Le parti promet qu’il ne baissera pas les bras aussi longtemps que Vital Kamerhe restera en prison.
Il propose d’ailleurs que ces maisons préfabriquées soient mises à la disposition des compatriotes de Goma victimes de l’éruption volcanique.
La marche de ce vendredi s’inscrit dans le cadre d’une série des actions projetées par l’UNC pour obtenir la libération de son leader. Selon l’interfédéral au Sud-Kivu, Me Daniel Lwaboshi, la projection de ces actions est motivée par la reprise en date du 31 mai prochain; du procès en appel de leur président national Vital Kamerhe.
Signalons que si la manifestation de ce jour s’est déroulée dans le calme à Bukavu, cela n’a pas du tout été le cas à Kinshasa. Dans la capitale congolaise, les policiers ont fait usage des gaz lacrymogènes pour disperser les militants et cadres de ce parti, réunis devant le siège du parti pour cette marche de soutien à Vital Kamerhe à quelques jours du début de son procès en appel dans l’affaire 100 jours. Plus d’une centaine de militants s’étaient retrouvés depuis la matinée devant le siège du parti, aux côtés de quelques députés, de l’épouse ainsi que des enfants de Vital Kamerhe pour cette marche, qui devrait aller jusqu’à la place Rond-point Moulaert dans la commune de Bandalungwa.
Le Hautpanel