Les pendentifs ont été découverts dans des zones où les victimes ont été forcées de se déshabiller avant d’être parquées dans les chambres à gaz et près de l’une des fosses communes.
Au cours de la dernière décennie, des fouilles archéologiques dans le camp d’extermination de Sobibor ont mis au jour trois pendentifs portant des représentations de Moïse et des tables de la Loi en face de la prière hébraïque « Shema Yisrael » (« Écoute Ô Israël »). Les fouilles ont été dirigées par Wojciech Mazurek de Pologne, Yoram Haimi de l’Autorité des antiquités d’Israël et Ivar Schute de Hollande, qui ont été assistés par des résidents locaux.
Les pendentifs en métal sont différents les uns des autres, et ils ont été gravés à la main. Au cours de l’année écoulée, des chercheurs ont identifié leur origine en Europe de l’Est : de Lviv en Ukraine, de Pologne et de Tchécoslovaquie.
Selon l’archéologue Yoram Haimi de l’Autorité des Antiquités d’Israël, “On sait peu de choses sur les histoires derrière les pendentifs, qui sont déchirantes. Il a été possible d’identifier une sorte de tradition ou de mode parmi les communautés juives d’Europe de l’Est avec des pendentifs portant l’inscription «Shema Yisrael» d’un côté et une représentation de Moïse et des tables de la Loi de l’autre côté. Mais étaient-ils distribués dans les synagogues par les communautés juives locales ou éventuellement produits pour des commandes individuelles ? La recherche des pendentifs est en cours et nous invitons le public à nous fournir des détails les concernant.
L’un des trois pendentifs a été découvert lors des fouilles archéologiques dans les vestiges de l’édifice où les victimes étaient déshabillées avant d’être conduites vers les chambres à gaz : sur le sol de l’édifice étaient éparpillés des dizaines d’épingles à cheveux et de bijoux de femmes ainsi qu’un pendentif. Un autre pendentif, sur lequel étaient inscrits des chiffres latins sur les tables de la Loi, a été découvert dans la zone où les victimes étaient déshabillées au Camp II. Un troisième pendentif, sur lequel seul le côté avec la prière inscrite a survécu, a été découvert à côté d’une fosse commune.
Eli Eskozido, directeur de l’Autorité des antiquités d’Israël : « L’aspect personnel et humain de la découverte de ces pendentifs est glaçant. Ils représentent un fil conducteur entre des générations de Juifs – en fait un fil épais, vieux de milliers d’années, de prière et de foi. Cette émouvante découverte nous rappelle une fois de plus l’importance de l’établissement sur notre territoire et notre obligation de révéler le passé, de le connaître et d’en tirer des leçons. Je félicite l’archéologue de l’IAA Yoram Haimi pour son initiative de fouiller le camp d’extermination et de rendre l’Holocauste tangible face à la haine et au déni de l’Holocauste.
Source : Ministère israélien des Affaires étrangères