Le processus électoral en République démocratique du Congo est déjà lancé après le vote par le parlement et la promulgation par le Président de la République, Félix Tshisekedi, de la très controversée loi sur le fonctionnement et organisation de la commission électorale nationale indépendante (CENI).
Mais face à la controverse soulevée par les uns pour dire non à la politisation de la centrale électorale et par les autres pour soutenir qu’elle est une institution politique à part entière, puisqu’elle donne mandat aux politiques, le processus électoral tant voulu par tous les congolais a déjà reçu un coup, avant même les échéances électorales de 2023.
Alors que les questions autour de la controverse sur la loi de la CENI n’ont pas encore été réglées, un autre problème vient surgir, celui de la désignation des animateurs de ladite Centrale électorale.
Mais pourquoi tant de tumulte ?
Plusieurs personnes soutiennent que le régime en place cherche à tout prix avoir le contrôle de la CENI, pour s’assurer une victoire sans embuche aux échéances électorales de 2023. Mais ces allégations sont rejetées par les caciques du régime du Président Félix Tshisekedi , en soulignant que ceux qui ont la responsabilité de designer les animateurs de la CENI , ce sont les confessions religieuses, la société civile, l’opposition et la majorité. Quant au choix du président de la Centrale électorale, cela revient aux confessions religieuses. Donc aucune mainmise sur la CENI.
Selon l’échéance accordée par l’Assemblée nationale aux chefs des confessions religieuses, la liste du candidat président de la CENI doit être déposée ce mercredi 28 juillet 2021, à la Chambre basse du parlement.
Mardi 27 juillet, alors que les confessions religieuses se mettaient au travail pour enfin désigner le candidat consensuel qui portera la lourde responsabilité d’organiser les élections en 2023, un désaccord a poussé l’Église Catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC) à quitter la table des discussions.
Avant le départ de l’Église Catholique et de l’ECC, cinq candidats étaient retenus par les confessions religieuses pour la suite des discussions. Entre autres : Paul Nsapu (Orthodoxe), Denis Kadima (Kimbanguiste), Francis Bimwala (Armée du salut), Cyril Ebetoko (Catholique), Daniel Kawata pour l’ECC.
Les raisons du désaccord
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est une institution d’appui à la démocratie qui organise les élections depuis 2006 en République démocratique du Congo.
Malgré l’organisation des scrutins de 2006, 2011 et 2018, tous les congolais ont reconnu que ces élections n’ont pas été crédibles, démocratiques, indépendantes, libres et apaisées, suite aux présidents qui ont dirigé la Centrale électorale durant les années précitées. A la base de tous ces contentieux, c’est soit la manipulation des chiffres pour un camp en défaveur de l’autre, la politisation de la Centrale électorale, la caporalisation des dirigeants de la CENI pour représenter les intérêts du régime en place.
Au regard de tout ce qui précède, les chefs des confessions religieuses avaient décidé de faire autrement ce mardi 27 juillet 2021, pour doter au pays , un président de la Centrale électorale, intègre, compètent , impartial et honnête. Hélas ! Un désaccord a surgi entre les confessions religieuses.
Sur les cinq candidats , un seul avait reçu plus des voix. C’est le candidat de l’Église Kimbanguiste Denis Kadima , alors que l’Église catholique et l’Église protestante n’ont pas réussi à qualifier leurs candidats.
Selon les indiscrétions, les deux Confessions religieuses [Église catholique et Église protestante] regretteraient que les autres confessions religieuses ont voté pour un candidat proche du Président de la République actuel, Félix Tshisekedi. Donc , pour eux , il n’y aura pas indépendance à la CENI.
Le Hautpanel