Éthiopie : Le Premier ministre Abiy Ahmed s’est dit forcé d’agir « en lançant une vaste opération militaire dans la région du Tigré » en vue d’assurer la paix et la sécurité de ses citoyens

Le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed, a déclaré ce vendredi 6 novembre 2020, dans un communiqué rendu public par son cabinet que “son gouvernement a lancé une vaste opération de répression dans la région sous mandat et responsabilité du gouvernement fédéral conformément à l’article 51 de la Constitution du FDRE, à la suite des attaques préméditées et surprises lancées par le Commandement du Nord des Forces de défense nationale du TPLF au début du 4 novembre 2020”.
A cet effet, “le gouvernement fédéral a jugé nécessaire de mener ses opérations de répression dans le cadre d’un État d’urgence dans le Tigré, compte tenu du défi que posent les actes illicites flagrants et répétés dans l’État régional du Tigré à la sécurité nationale ainsi qu’à l’ordre public.
Voici l’intégralité du communiqué :
Le gouvernement de la République Fédérale Démocratique d’Éthiopie a été forcé de prendre des mesures d’application de la loi pour réagir efficacement à la belligérance constante perpétrée par la clique TPLF en violation de la Constitution de la République Fédérale démocratique d’Éthiopie.
À la suite des attaques préméditées et surprises lancées par le Commandement du Nord des Forces de défense nationale du TPLF au début du 4 novembre 2020, le gouvernement fédéral a lancé une vaste opération de répression dans la région sous mandat et responsabilité du gouvernement fédéral conformément à l’article 51 de la Constitution du FDRE.
Depuis que l’administration actuelle est entrée en fonction par des moyens pacifiques en avril 2018, les membres de la clique TPLF, qui ont dirigé le pays pendant les 27 dernières années par des moyens d’oppression plutôt que par le droit, ont été fugitifs de la justice qui se cachent dans la de Mekelle et utiliser la population civile comme boucliers humains.
Au cours des deux dernières années, le gouvernement fédéral a adopté une attitude de patience pour contenir les transgressions du TPLF et les éléments illégaux qu’il a financés et mobilisés pour déstabiliser la nation. En ouvrant l’espace de dialogue, de négociation et de réconciliation au cours des deux dernières années, le gouvernement fédéral a disposé de toutes les options pacifiques disponibles pour le FPT pour engager le processus de réforme. Au lieu de cela, la clique criminelle TPLF a fait un vœu public pour rendre l’Éthiopie ingouvernable, qu’elle a réalisé en planifiant, en formant, en finançant et en exécutant effectivement aussi bien directement que par le biais de leurs substituts criminels des crimes horribles dans plusieurs parties du pays, dans les zones de Western Gondar, Shashemene, Arsi, Bale, Benishangul, Gura Ferda et plus récemment Wollega occidentale.
Tous les efforts du gouvernement fédéral, y compris l’engagement de médiateurs neutres, ont fini par s’épanouir. Au contraire, le TPLF a orchestré une élection illégale, s’est identifié comme les dirigeants légitimes de la région du Tigray et, plus important encore, a déclaré le gouvernement fédéral illégitime et censé en retirer sa reconnaissance.
Le paroxysme de cette intransigeance est arrivé tôt le matin du 4 novembre 2020 lorsque la clique criminelle a attaqué les Forces de défense nationale éthiopiennes qui étaient stationnées dans la région du Tigray depuis la fin de la guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée en 2000. Ce n’est qu’à ce moment-là que le gouvernement a ordonné aux Forces de défense fédérales de se défendre par tous les moyens nécessaires et de rétablir l’ordre public
Depuis le 6 novembre 2020, l’état d’urgence conformément à l’article 93 (1) a) de la Constitution décrété par le Conseil des ministres a été approuvé à l’unanimité par la Chambre des représentants du peuple et est en vigueur principalement dans la région du Tigray pour une période de six mois.
Compte tenu du défi que posent les actes illicites flagrants et répétés dans l’État régional du Tigray à la sécurité nationale ainsi qu’à l’ordre public, le gouvernement fédéral a jugé nécessaire de mener ses opérations de répression dans le cadre d’un État d’urgence. Un groupe de travail sur l’état d’urgence, présidé par le Chef d’état-major des Forces armées, a été créé pour intégrer dans une structure de commandement toutes les forces militaires et les forces de l’ordre qui sont déployées pour mettre en œuvre l’État d’urgence. L ‘ équipe spéciale de l’État d’urgence a été autorisée à élargir ou à réduire le champ d’application géographique de l’État d’urgence et à mettre en place par des directives relatives à l’état d’urgence qu’elle juge nécessaire. En particulier, le groupe de travail pourrait, dans la mesure qu’il le juge nécessaire ;
- désarmer toute force de sécurité de l’État régional et maintenir la paix et la sécurité de la population civile ;
- Imposer des restrictions sur les modes de transport
- Imposer le couvre-feu
- Détenir ceux qu’il suspecte de participer à des activités illégales mettant en danger l’ordre constitutionnel
- Utiliser la force proportionnelle pour rétablir l’ordre public
- Prendre les mesures nécessaires pour poursuivre les objectifs de l’État d’urgence
Le gouvernement fédéral est chargé d’instaurer et de maintenir l’état de droit, de protéger et de défendre la Constitution et d’assurer la paix et la sécurité de ses citoyens. À ce titre, les Forces de défense fédérales sont déterminées à mettre fin à cette entreprise criminelle avec le moins de frais possible pour la population civile du Tigray et le reste de l’Éthiopie.
Le Hautpanel