Dans un communiqué de presse rendu public, vendredi 15 Janvier 2021, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH), ont dressé un bilan sombre de la province de l’Ituri, en termes des pertes de vies humaines.
Au moins 647 morts, dont 120 femmes et 115 enfants, ont été enregistrés entre mai et décembre 2020, dans la province de l’Ituri, en raison des attaques intensifiées des combattants de divers groupes armés, dont ceux réunis au sein de la Coopérative de développement économique du Congo (CODECO), les Forces patriotiques intégrationnistes du Congo (FPIC) et le Front populaire d’autodéfense en Ituri (FPAC)/Zaïre, contre des civils, indique le communiqué.
Selon la source, ces violences se sont étendues des territoires de Djugu et Mahagi au territoire d’Irumu et se sont intensifiées avec deux nouveaux groupes armés, les FPIC proches de la communauté Bira, et les FPAC/Zaïre proches de la communauté Hema.
Le groupe armé CODECO s’est davantage fragmenté en raison des opérations militaires et des conflits de leadership, et a continué de s’attaquer, souvent en coalition avec les combattants des FPIC, aux populations Hema et aux membres d’autres communautés, y compris de la communauté Lendu.
Les forces de sécurité et de défense de la République démocratique du Congo déployées pour combattre les groupes armés ont également commis des violations des droits de l’homme. Cette situation a aggravé la crise humanitaire dans la zone, avec plus de 1,6 millions de déplacés enregistrés à la fin novembre 2020, indique le communiqué.
Malgré l’appui de la MONUSCO, le gouvernement a continué à fournir des efforts pour sécuriser les populations, mettre fin aux conflits intercommunautaires et garantir la stabilité de la région. Ces efforts n’ont pas encore réussi à infléchir les violences de manière significative.
Par ailleurs, le BCNUDH a formulé des recommandations aux parties prenantes pour une solution durable du conflit, notamment en ce qui concerne les causes profondes du conflit, la restauration de l’autorité de l’État, la protection des civils, la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité.
Il appelle également à poursuivre les enquêtes judiciaires, arrêter et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs des violations et atteintes aux droits de l’homme les plus graves et des violations du droit international humanitaire, harmoniser les mécanismes de résolution pacifique du conflit, et poursuivre les efforts de réconciliation entre les communautés.
Le Hautpanel