Le gouverneur déchu Jean Maweja Muteba s’est envolé dimanche 25 avril dernier , à destination de Kinshasa. Selon nos sources, officiellement il n’y est pas invité ou convoqué. Mais d’autres sources avouent qu’il va faire le suivi de son dossier dont la requête est introduite en inconstitutionnalité à la cour constitutionnelle, après sa destitution par l’assemblée provinciale du Kasai Oriental.
Il a décidé , confie une autre source, d’aller lui-même au front dans cette bataille pour récupérer son fauteuil de gouverneur du Kasaï-Oriental.
Il laisse derrière lui, des manifestations de rues. Quelques heures avant son départ, des tracts circulaient déjà dans la ville, annonçant une ville morte décrétée par ses partisans le lundi 26 avril 2021. Ces derniers poursuivent des manifestations de rues pour réclamer le retour de Jean Maweja aux commandes. Le matin d’hier et d’aujourd’hui, ils sont passés à l’action.
Ils ont brûlé des pneus sur quelques avenues ( Kalonji et de l’université), invitant la population à rester à la maison. La police a fait usage des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation pour disperser ces manifestants. Par crainte du pire, certaines écoles ont libéré leurs élèves. Le petit commerce a été aussi paralysé au niveau de Mua Lusa, épicentre des manifestations.
Contacté par notre rédaction, le maire de Mbuji-mayi, Louis d’Or Ntumba Tshiapota, dit ne pas être saisi par des manifestants, et parle d’une journée normale. C’est une journée de travail. Mais il y a eu quelques gens qui ont jeté des tracts à travers la ville, pour paralyser la ville et nous avons estimé que ce n’est pas le moment de la paralyser.
«L’autorité urbaine signale que la ville est déjà en alerte pour mettre la main sur quiconque va troubler l’ordre public. La police est là pour empêcher les gens qui viennent pour troubler l’ordre public. Donc, les gens peuvent aller, ouvrir leurs bureaux, travailler, et les personnes qui vont tenter de perturber, ils vont avoir la police derrière eux. Voilà tout ce qui se passe ce matin » , a ajouté le locataire de l’hôtel de ville de Mbuji-Mayi.
Ces manifestations sont organisées alors que le gouverneur ad intérim Madame Jeannette Longa Muswamba a, au cours du point de presse tenu ce dimanche 25 avril mis en en garde ceux qui intoxiquent les jeunes.
« Jeannette Longa Muswamba, je suis venue au pouvoir. Je fais l’intérim du gouverneur. L’intérim ça peut durer un mois, ça peut durer deux semaines. Ça, c’est la volonté de la hiérarchie…je suis là, ce n’est pas pour me venger…on n’est pas là pour se jeter les pierres. Je demande à la population surtout à nos frères de l’UDPS comme moi…nous devons suivre ce que dit notre constitution…c’est la loi que nous devons suivre » , a-t-elle dit.
Et d’ajouter : «Ce n’est pas à moi, à toi, à l’autre de décider pour que celui-là doit diriger, non. C’est la loi…arrêtez de pousser la jeunesse aux mauvais jeux de lancer des pierres, de casser le peu que nous avons ici à Mbuji -Mayi qui a été construit par le peuple Kasaïen et quand vous mettez les enfants avec des pierres pour lancer, pour insulter, ce n’est pas bon du tout. Maman Jeannette, je suis la maman de tout le monde. Vous me jetez une pierre, cette pierre là va retourner vers la maman, la tante, la sœur. Il faut respecter la femme…arrêtez d’inciter la jeunesse», a-t-elle martelé.
Pour l’instant, les activités se déroulent normalement sur l’ensemble de la ville hormis là où des manifestations sont organisées. Le transport en commun, les boutiques et magasins, les marchés, les services de l’État ont ouvert leurs portes.
Jude Munganga / Le Hautpanel