Dans la province du Kongo central, les populations du Bas-fleuve (Les Bayombe) vivaient du port de l’office national des transports ( ONATRA) , actuellement appelé Société Commerciale des Transports et des Ports (SCTP).
Ce port recevait les navires qui venaient de l’Europe, de l’Océanie, et de l’Amérique. Avec la présence de ces navires, ce port était la plaque tournante des activités, voire même du commerce de la population de cette partie du pays. Cependant, il y a encore environ cinq ans ou sept ans, le regime de l’ancien président avec ses mandataires nommés pour piller les finances publiques, a préféré diriger tous les navires au Port de Matadi qui serait le port de Ledya et de Kabila. Aujourd’hui, aucun navire n’accoste, mieux un ou zéro navire par trimestre, selon le constat fait sur place.
Le quai est occupé par les navires de l’ancien président Joseph Kabila qui refuse de payer les droits dus à la SCTP, ex ONATRA.
Depuis bientôt deux semaines, les habitants du long de l’enclos de la SCTP (ONATRA) respirent les odeurs nauséabondes. Les containers entreposés par les navires de l’ancien président qui contiennent les poissons ou viandes pourris dégagent des odeurs nauséabondes. Selon les hygiénistes, ces odeurs peuvent provoquer des maladies telles que la typhoïde et autres occasionnées par les bactéries.
La question qu’on se pose pourquoi a-t-on laissé pourrir les poissons pour provoquer les dégâts ? Pourquoi ces propriétaires n’incinèrent-ils pas leurs cargaisons ?
Parlons du Port de Boma
Pour ceux qui fréquentaient le Bas –fleuve à l’époque coloniale et à l’époque du régime de Mobutu, savent que ce port faisait la fierté de la République. En tout cas, la ville de Boma vivait bien grâce à ce port.
La vie coûtait moins chère et les Bomatraciens n’avaient rien à envier aux habitants d’autres grandes villes comme Lubumbashi, Kisangani et Mbuji-mayi.
Selon les témoignages des habitants de cette ville portuaire qu’on appelle « Pas 2 » (Pas deux) , signifie qu’il n’existe pas deux villes au pays comme celle-ci.
La ville de Boma est là, sans vie. Les populations ne savent que faire , heureusement qu’elles s’adonnent à l’agriculture. Bref , les populations vivent de la cueillette (vente des fruits agricoles).
La situation est dramatique actuellement , alors que le pouvoir central ne s’en occupe pas.
Pourquoi a-t-on décidé que les navires accostent qu’à Matadi ? A Matadi aussi au port de Ledya et Kabila ?
Les naïfs diront c’est normal puisque le port de Ledya est mieux équipé que celui de l’Etat, faux raisonnement. Dans quel pays où l’on met le port d’un privé à côté du port de l’Etat ? Est-ce que l’Etat a moins d’argent que Ledya et son partenaire Kabila ?
En tout cas , le pouvoir central doit examiner ce problème, si on veut favoriser le port de Matadi pour protéger les intérêts ou par peur, qu’on équilibre les choses. Une partie des navires va à Matadi et une autre partie reste à Boma.
Les canots rapides qui orientent les navires vers Matadi sont les services de l’Etat congolais. Il y a donc moyen d’équilibrer et de donner la vie aux populations de Boma et ses environs.
Faiblesse du Gouvernement Central
Grave est de constater que cette situation des ports privés illégaux et clandestins, a été évoquée en conseil des ministres par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, le vendredi 28 août 2020. Plus de 20 mois après, il n’y a pas de suite favorable.
« Le Chef de l’Etat a rappelé la réglementation en vigueur dans notre pays qui encadre strictement l’activité des ports du fait que ceux-ci sont traditionnellement considérés des « ports services », où l’autorité portuaire s’occupe de tous les services opérationnels du port.
Il a relevé qu’en violation de cette réglementation, de nombreux ports privés sont créés en toute illégalité et fonctionnent en marge de la légalité et des principes régissant le domaine public de l’Etat. Cette situation porte, entre autre, atteinte au monopole de gestion et d’exploitation des ports dans le bief maritime du pays accordé à la Société Commerciale de Transport et Ports (SCTP) par l’Ordonnance n° 71-307 du 3 décembre 1971. Ce texte permettait à celle-ci de gérer jadis 90% de tous les frets maritimes congolais.
La SCTP a aujourd’hui, perdu sa compétitivité depuis la mise en opération des ports privés susvisés. Ce qui est plus grave est que, dans la plupart de cas, les opérateurs de ces ports privés ferment tout accès aux différents services publics, notamment la Police, la douane, la quarantaine, etc. Face à cette situation inacceptable, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, le Ministre des Transports ainsi que le Vice-Ministre de la Justice et Garde des Sceaux ont été chargés de faire un rapport circonstancié sur cette question à la prochaine réunion du Conseil des Ministres. La violation de la Loi ne pouvant être tolérée, tous les ports illégaux seront immédiatement fermés et les opérateurs remis entre les mains de la justice pour des sanctions exemplaires et appropriées », a déclaré Félix Tshisekedi lors de ce conseil des ministres.
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