La Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des Droits Humains (LDH), le Réseau Panafricain de Lutte contre la Corruption (UNIS) et 51 autres victimes ont saisi la justice Belge dans l’affaire du Passeport congolais.
Paul Nsapu, Vice-président de la FIDH a remarqué que «par le dépôt de ces plaintes avec l’appui des ONG, les victimes congolaises deviennent enfin actrices de ce dossier emblématiques. Elles pourront demander un accès au dossier et solliciter des devoirs d’enquêtes complémentaires. Loin d’avoir une simple portée symbolique, il s’agit d’une vraie plus-value, pouvant permettre d’aboutir enfin à la condamnation d’une entreprise suspectée d’offrir des pots de vin pour obtenir de juteux contrats, au détriment des citoyens congolais» qui poursuit en expliquant par la même occasion que «la justice belge a ouvert une enquête en 2017 et fait une perquisition au bureau de Semlex en Janvier 2018. Depuis lors, aucune nouvelle n’a été communiquée par le Parquet fédéral sur la progression de l’enquête».
La plateforme “Le Congo n’est pas à vendre” rappelle que cette enquête belge porterait sur des faits de corruption et de blanchiment d’argent et que le passeport congolais est l’un des passeports les plus chers du monde (185 dollars américains).
Faisant même le traçage de la répartition de ce montant : 60 dollars américains sont réservés à une société écran dénommé LRPS qui serait détenue par un membre de la famille de l’ex-président Joseph Kabila.
Au total, 700.000 dollars auraient été versés par des sociétés proches de Semlex sur des comptes d’Emmanuel Adrupiako, l’assistant financier de Joseph Kabila selon les enquêtes de l‘agence de presse Reuters.
Jean-Jacques Lumumba, lanceur d’alerte et co-fondateur d’UNIS concernant les 60 dollars réservés à cette société déclare que «Le montant de 60 dollars américains correspond au salaire moyen d’un fonctionnaire congolais. Cet argent aurait dû rester dans les poches des acheteurs de passeports ».
L’un des citoyens congolais Fred Bauma explique que «Ce sont nous, les citoyens, qui payons les prix de ces négociations secrètes au sommet de l’Etat».
Félix Tshisekedi doit fournir plus d’efforts contre la corruption
La plateforme Filimbi demande au président de faire plus et mieux contre la corruption, rappelant que lors de sa campagne il avait promis de revoir à la baisse le prix du passeport. Le Coordonnateur du mouvement citoyen Filimbi, Floribert Anzuluni dit attendre toujours.
La plateforme ajoute que la société Semlex a qualifié de dénigrement calomnieux et dit que le contrat est bénéfique pour le pays car les infrastructures locales sont données gratuitement au pays concerné.
Pour rappel, c’est depuis le 10 janvier 2019 que les organisations non-gouvernementales peuvent désormais déposer plainte en Belgique dans des affaires qui ont trait à la violation des droits humains.
Le Hautpanel