Le Vice-Premier ministre, ministre de la Justice et garde des sceaux, Célestin Tunda ya Kasende s’est entretenu ce lundi, dans son cabinet de travail avec la représentante spéciale du secrétaire général de Nations Unies en RDC, Leila Zerrougui. Au menu de cet entretien, le renforcement de la coopération judiciaire entre la mission de Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO) et la République Démocratique du Congo.
Mme Leila Zerrougui, qui était à la tête d’une délégation de trois personnes, a indiqué à l’issue de l’audience que leurs échanges étaient axés sur le travail qu’ils doivent faire ensemble par rapport au nouveau mandat de la MONUSCO ainsi que sur les opportunités de collaboration et de coopération en vue du renforcement de la justice congolaise.
Elle a également parlé de la lutte contre l’impunité, la manière qu’il faudra travailler pour stabiliser la population, l’administration pénitentiaire et l’amélioration des conditions de vie dans les prisons ainsi que du désengorgement des maisons carcérales. «Vous savez que moi je suis magistrat de formation, j’ étais juge et dans une autre vie, j’ ai travaillé sur la réforme de la justice, donc c’est un sujet qui est proche de mon cœur , c’est aussi un sujet qui est au cœur de la nouvelle résolution qui couvre le mandat de la MONUSCO», a-t-elle renseigné, soulignant que le renforcement de la fonction régalienne de l’Etat, l’appui à la police, à la justice et à l’ administration pénitentiaire sont au cœur des orientations qui ont été données par le Conseil de sécurité, en plus des autres fonctions qui existent déjà, notamment la protection des civils.
Renforcement de la fonction régalienne de l’Etat
Pour elle, le renforcement de la fonction régalienne de l’Etat, qui a toujours existé, doit être renforcée, selon l’entendement du conseil de sécurité en travaillant ensemble avec la vice-Primature de la Justice.
Leila Zerrougui a, par ailleurs fait savoir qu’ils ont parlé d’une façon générale de deux choses à savoir qu’est ce qu’ils peuvent faire dans des zones de conflits ou de non conflits où l’ insécurité est en train d’être estompée, notamment au Kasai, au Tanganyika et même en Ituri où un processus de paix est en cours.
La justice doit être renforcée et doit faire en sorte que ceux qui sont avec une arme ne soient plus tentés de commettre des exactions et de violer, d’autant plus que dans les zones des conflits, la justice vient en complément aux opérations militaires, à la protection des civils.
Pour Leila Zerrougui, ce travail ne peut être fait que si la justice a les moyens (moyens humains, compétence, formation, moyens matériels, moyens de se déplacer et de conserver les preuves) et si elle peut utiliser les outils technologiques modernes pour faciliter les enquêtes et s’assurer que les personnes sont détenues dans des conditions humaines parce que parmi les détenus, il y a des innocents, et que la prison est considérée comme la seule sanction dans un État moderne.
Elle a enfin, indiqué que dans un État moderne, on ne torture pas les détenus, on les enferme parce qu’ils ont commis une infraction et dans la prison, on les prépare pour qu’à la sortie qu’ils deviennent des bons citoyens.
Le Hautpanel