« Laurent Cardinal Monsengwo, permettez-moi, au nom de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, notre Conférence, la CENCO, au nom de l’Eglise toute entière, au nom de notre Nation congolaise, de vous dire merci, merci beaucoup, merci pour tout. Que par l’intercession de la Sainte Vierge Marie, Notre Dame du Congo, et de Saint Joseph, son époux, Dieu accorde le repos éternel à notre cher père, Laurent Cardinal Monsengwo », a dit Mgr José Moko, Evêque d’Idiofa et Vice-président de la CENCO, en concluant son homélie, au cours de la messe qu’il a dite lors de l’exposition du corps du Cardinal Monsengwo à la Cathédrale Notre Dame du Congo, le dimanche 18 juillet 2021 à la Cathédrale Notre Dame du Congo.
L’officiant a insisté sur le mot « merci » car l’archevêque émérite de Kinshasa était dans tous les combats pour non seulement l’Eglise catholique, mais aussi pour la RDC.
Tout au début de sa prédication, s’inspirant d’un passage du livre d’Apocalypse, le vice-président de la CENCO a déclaré : « Alors j’ai entendu une voix qui venait du Ciel. Elle disait : « Écris, dès à présent, que les morts qui meurent dans le Seigneur, oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs peines, car leurs actes les suivent ».
Il a expliqué ce passage en ces termes : Les paroles que nous avons entendues dans le livre de l’Apocalypse de St Jean nous incitent à penser au mystère de notre passage de ce monde à la vie vers la maison du Père. La voix qui vient du Ciel n’est pas n’importe quelle voix. Elle est une bonne nouvelle. L’apôtre Jean l’a entendue pour nous et nous en fait notre en ce moment précis de l’histoire où nous célébrons la naissance au Ciel de S.E Laurent Cardinal Monsengwo.
Quel est le contenu de cette voix ? Répondant à cette question, Mgr José Moko a dit : « Au fait, elle déclare heureux, dès à présent, les morts qui meurent dans le Seigneur, car ils ne sont pas morts, mais ils se reposent de leurs peines. L’indication temporelle vaut tout son pesant d’or pour mériter notre attention. Elle s’applique à chaque instant de notre vie, elle n’est à mettre en relation ni avec le passé ni avec le futur qu’il détermine, sauf dans un contexte de jugement ».
Attirant l’attention des frères et des sœurs, l’évêque d’Idiofa a averti que « le Ciel est à préparer ici et maintenant, dans une vie ouverte à la venue du Seigneur. Le départ de ce monde ne marque pas la fin de la vie pour ceux qui ont cru en Dieu. Il signifie pour eux un repos consécutif aux peines endurées au cours de la vie passée en ce monde. Quand ils quittent notre terre, ils sont accompagnés de leurs actes. Les œuvres accomplies dans le passé deviennent des témoignages, elles ouvrent des voies nouvelles en vue d’une rencontre avec le Seigneur. L’Esprit qui parle met l’accent sur cet aspect ».
L’officiant a ensuite souligné qu’annoncer l’évangile, proclamer la bonne nouvelle de Jésus-Christ c’est activer le règne de Dieu pour empêcher la progression du mal. En cela ce texte de l’Apocalypse résume le parcours existentiel et pastoral du Cardinal Laurent Monsengwo sur cette terre des hommes. Il nous rappelle que notre dernière destinée c’est le Ciel, notre véritable maison où le Père nous attend.
Parlant du passage de l’évangile tiré du livre de St Luc 7, 11-17 qui parle de l’acte posé par Jésus en ressuscitant le fils unique d’une veuve, Mgr José Moko a indiqué qu’ « au-delà de la douleur, et même des larmes qui coulent de nos yeux, le Seigneur nous invite à nous lever, à tourner notre regard vers l’avenir pour continuer le combat mené par Tata Cardinal. Le combat de la vie et pour la dignité humaine. Il ne veut pas que nous restions enfermés dans la mort ».
Il a poursuivi en ces termes : « Le jeune homme s’était levé à la seule parole du Seigneur. Chaque jour nous écoutons la parole de Dieu dans nos célébrations liturgiques. Elle est une puissance qui vivifie et régénère. Restons-y fidèles pour un engagement citoyen et chrétien qui transforme sans cesse le monde présent en des lendemains meilleurs. Telle fut aussi la vision pastorale du 3ème cardinal de l’Eglise en RDC, Laurent Monsengwo Pasinya. Et la meilleure manière d’honorer sa mémoire serait de perpétuer cette vision ».
Signalons qu’après l’aéroport, le corps du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a été exposé à la Cathédrale Notre Dame du Congo où, avant la messe, il y a eu d’abord la pose des insignes religieux, notamment la Bible, la bougie, et la croix par le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa.
Il sied de signaler la présence à cette messe du 1er ministre Sama Lukonde, du Président de l’Assemblée nationale, Mboso Nkodia, du Président du Sénat, Bahati Lukwebo, des membres du corps diplomatique et de nombreux fidèles.
Le corps du Cardinal Monsengwo a quitté la Cathédrale après 19h pour la morgue de l’hôpital St Joseph.
CENCO