« Les organisations de la société civile recommandent (…) au gouverneur du Nord-Kivu de lever la mesure de suspension des manifestations publiques pacifiques sur toute l’étendue de la province, car elle énerve la constitution de la République».
C’est un passage contenu dans la déclaration des organisations membres de la société civile du Nord-Kivu, sortie à Goma, ce mardi 13 avril 2021, à l’issue d’une réunion d’évaluation des différents soulèvements populaires faisant suite à la situation sécuritaire prévalant en province.
Cette recommandation est émise 24 heures seulement après l’annonce, par le gouvernement provincial, le Lundi 12 avril, de la mesure portant institution d’un couvre-feu pendant 72 heures sur l’ensemble de la province, ainsi que la suspension de toutes les manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre.
Cette décision de l’exécutif a fait suite aux violences qui ont éclaté ce lundi au Nord de la ville de Goma, et ayant causé plusieurs dégâts humains et matériels.
Au sujet de la mesure du couvre-feu, il est demandé à l’autorité provinciale d’accompagner sa décision par d’autres mesures visant à prévenir quelconques tracasseries ou violations de droits humains qui pourraient en découler. La société civile appelle également la population à réclamer son droit à la paix sous respect de l’éthique et des lois du pays.
Par ailleurs, la société civile dit émettre un constat selon lequel les troubles qui ont opposé, lundi 12 avril, les jeunes KUMU aux NANDE, au niveau de Buhené et Majengo, ne revêtent pas un caractère communautaire. Il s’agit plutôt, selon sa déclaration, d’un indice ramenant à une hypothèse selon laquelle, il y a manipulation politicienne.
Les violences qui ont resurgi ce mardi 13 avril à Buhené, ont fait état de 3 personnes tuées à coup de balle et machette, et parmi elles, il y aurait un militaire. En y additionnant le bilan du lundi précédent, les chiffres reviennent à une dizaine de morts et plus d’une trentaine de blessés.
ISSA Félix, Goma/ Le Hautpanel