En début du mois de Mars 2021, les États-Unis parlent d’un groupe terroriste islamiste affilié au DAESH, qui s’est installé à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce rapport du département américain change même le vocable ADF, utilisé pour désigner les auteurs des massacres de la région de Beni, en DAESH-RDC.
Samedi 13 mars 2021, un groupe d’enquêteurs congolais qui disent avoir travaillé sur la question des massacres de Beni, en collaboration avec une université américaine, présentent aussi leur rapport à Goma, en province du Nord-Kivu. Ils parlent de la présence de l’Etat Islamique dans la région de Beni, et que les rebelles ADF n’existent plus.
Le journaliste congolais d’investigation, Nicaise Kibel’Bel OKA, est en pleine enquête, depuis plus d’une décennie, sur cette question qui secoue gravement la région de Beni, au Nord-Kivu. Il est la première personne à avoir déduit que les rebelles ADF étaient appelés ainsi abusivement, et qu’il s’agissait d’un mouvement terroriste islamiste du nom de MTM « Madina at Taweidwal Mujaidin ».
Le premier indice, par exemple, tel que cité par Kibel’Bel, ayant témoigné de la présence des terroristes sur le sol congolais, remontent de l’année 2004, quand le tout premier général FARDC a combattu les « rebelles ADF », avait découvert, après une bataille en territoire de Beni, des effets islamistes à un espace qui servait de bastion aux ennemis.
Aucun officier FARDC ne collabore avec l’Etat islamique
Avant les parutions des différents rapports parlant actuellement d’une présence terroriste sur le sol congolais, notamment celui du département américain et celui des chercheurs congolais, il avait été lancé dans la communauté par certains leaders locaux, des idées selon lesquelles quelques officiers de l’armée congolaise travaillent avec « les ADF ».
« Est-ce que les FARDC sont des terroristes ? est-ce que les FARDC sont des islamistes, Est-ce que les FARDC sont des Djihadistes ? », voilà tant de question que lancent, par ailleurs le journaliste, à l’endroit de ceux qui indexent certains officiers de l’armée régulière congolaise de travailler en connivence avec les terroristes, abusivement appelés ADF. « Si oui, citez les noms de ces officiers FARDC qui sont des terroristes islamistes. Sinon, ceux qui tuent à Beni, sont donc des terroristes islamistes djihadistes. », indique-t-il.
Le MTM se fonde sur le premier des cinq piliers de l’Islam. « L’unicité de Dieu ; Il n’y a qu’un Dieu, Allah, et Mahomet, son prophète. ». Nicaise Kibel’Bel rejette toute idée faisant état de complicité de l’armée, étant donné que le Djihadiste ne peut travailler avec un non musulman. « Le Djihadiste n’est pas un musulman ordinaire. C’est un musulman qui utilise le coran et la Kalachnikov », précise-t-il.
Ce qui se passe à Beni, c’est une guerre de conquête, basée sur l’idéologie du Djihad. Alors qu’il est déjà visible que les terroristes ont déjà conquis un espace du territoire RDCongolais, le journaliste recommande à la communauté, ensemble avec l’armée, de parler un même langage, afin de les combattre. Dans tout cela, la population doit collaborer en fournissant des renseignements à l’armée, qui doit à son tour être reformulée, avec de brigades spéciales.
Petit à petit, l’Etat islamique est en train de gagner du terrain. Pour l’instant, l’on parle de la province Afrique centrale de cette organisation, qui s’étend sur quelques pays africains, dont la région de Beni en RDC, le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, la Somalie. Contrairement au rapport des américains, renommant les ADF en DAESH-RDC, l’Etat islamique dont il est question, s’est déjà séparé du DAESH, à en croire Nicaise Kibel’Bel OKA.
ISSA Félix, Goma/Le Hautpanel