Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC), a publié ce vendredi 30 octobre, sa note sur les principales tendances des violations des droits de l’homme en septembre 2020.
Selon cette note, durant le mois de septembre 2020, le BCNUDH a documenté 726 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la République démocratique du Congo, soit une augmentation de près de 9% par rapport au mois d’août (669 violations).
Cette augmentation reflète une hausse significative du nombre de violations attribuables à des agents de l’Etat (+29%), tandis que le nombre d’atteintes commises par des combattants de groupes armés a diminué (-7%).
En particulier, le BCNUDH a documenté un nombre croissant de violations par des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, où des opérations militaires contre des groupes armés sont en cours. Ainsi, la proportion des violations commises par les agents de l’Etat (52%) a augmenté par rapport au mois dernier et est supérieure à celle des atteintes commises par des groupes armés (48%).
Les agents de l’Etat sont notamment les auteurs des exécutions extrajudiciaires d’au moins 42 personnes, dont six femmes et trois enfants ; tandis que les groupes armés sont notamment les auteurs des exécutions sommaires d’au moins 166 personnes, dont 45 femmes et 10 enfants.
Près de 88% des violations documentées en septembre 2020 ont été commises dans les provinces affectées par les conflits en RDC (640 violations) et ont entrainé la mort d’au moins 202 civils, dont 51 femmes et 13 enfants.
La source précise qu’à l’instar du mois précédent, les combattants des groupes armés sont les principaux responsables des violations commises dans ces provinces (54%).
La majorité des violations et atteintes a de nouveau été enregistrée dans la province du Nord-Kivu (371 violations, soit 58% des violations commises dans ces provinces), suivie notamment de l’Ituri (97 violations), du Sud-Kivu (59 violations) et du Tanganyika (52 violations).
Dans les provinces non affectées par les conflits, 86 violations des droits de l’homme ont été documentées en septembre 2020, soit près de 12% des violations documentées sur l’ensemble du territoire national.
En septembre 2020, le BCNUDH a documenté 66 violations des droits de l’homme liées à l’espace démocratique, une forte diminution par rapport aux 94 violations documentées au mois d’août 2020. Ce changement est principalement dû à la diminution du nombre de représailles reçues contre les acteurs de la société civile par des agents de l’Etat et combattants des groupes armés par rapport aux mois précédents.
Par ailleurs le BCNUDH continue de documenter des décès en détention. Au cours du mois en revue, au moins 18 détenus de sexe masculin sont décédés de maladie ou malnutrition soit dans des maisons d’arrêt ou dans des cachots de la PNC. Les conditions de détention, le manque de ressources pour subvenir aux besoins alimentaires et de santé des détenus continuent d’être les raisons principales avancées par les autorités pour justifier ces décès. Par ailleurs 59 personnes dont deux femmes se sont évadées de prison, notamment dans les provinces du Sud-Kivu (32) dont deux femmes et de l’Ituri (25).
Il sied également de noter qu’au cours du mois de septembre 2020, la Section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 46 violations graves des droits de l’enfant dans le cadre des conflits armés en RDC, ce qui représente une diminution de 65% par rapport au mois d’août (141 violations).
Le Hautpanel