La République Démocratique du Congo a célébré dimanche 23 mai 2021, la journée internationale de l’élimination de la fistule obstétricale.
A Kinshasa, une grande manifestation a été organisée, à l’Hôpital Biamba Marie Mutombo, dans la commune de Masina, sous la houlette du ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), un des partenaires du gouvernement, dans la protection de la femme, de la jeune fille et des personnes vulnérables en RDC .
C’est le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani Mbanda, qui a présidé cette journée dont le thème retenu cette année est «Les droits de la femme sont des droits humains. Nous devons éliminer la fistule obstétricale maintenant ».
Dans son message, le docteur Jean-Jacques Mbungani Mbanda a saisi l’occasion pour souligner la préoccupation et la détermination de la RDC face à ce fléau.
Toutefois, le ministre de la Santé reconnait que la RDC est comptée parmi les pays du monde marqué par un grand nombre de femmes porteuses de fistules obstétricales. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 1 à 10 cas de fistules sur 1000 naissances. L’enquête faite en 2006 par le Programme National de la Santé de la Reproduction (PNSR) avec l’appui de l’UNFPA a montré l’existence des fistules à prédominance obstétricale de 69, 3% avec un faible pourcentage de fistule prédominance sexuelle comptabilisée à 16%.
Selon l’enquête démographique et de santé de 2007, la RDC compte environ 42 mille femmes qui ont des fistules non traitées alors que cette pathologie est évitable et également guérissable, a -t-il indiqué.
En outre, Dr Jean-Jacques Mbungani Mbanda a fait savoir que plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, à savoir :
Le mariage et la grossesse précoces ; La pauvreté, la malnutrition, le manque d’éducation ; Les plateaux techniques insuffisants ; L’accès limité aux soins obstétricaux d’urgence quant à l’insuffisance de prestataires formés au niveau du pays.
En réponse à cette problématique, le ministre de la santé par le biais du PNSR, recommande la mise en place de trois stratégies pour lutter contre cette maladie de la honte. II s’agit de : La prévention ; Le traitement ; La réinsertion de ces femmes dans la communauté.
Par ailleurs, le Ministre de la Santé a salué les efforts menés jusque-là par le PNSR qui, en 2018, a redynamisé le comité national de pilotage des fistules obstétricales pour la mise en œuvre efficiente de la stratégie nationale de son élimination.
En 2020, le PNSR a élaboré les directives de son engagement médical pour la prévention et le traitement de la fistule obstétricale.
Au mois d’avril dernier, il a élaboré le programme national des formations des prises en charge de la fistule obstétricale en vue d’uniformiser cette prise en charge à travers tout le pays.
Ainsi, le patron de Santé Publique, Hygiène et Prévention s’est résolument engagé à vulgariser l’ensemble de ces documents afin d’assurer une meilleure prise en charge et éviter la survenue de la fistule et renforcer la prise en charge précoce.
Aussi, le Ministre de la Santé a annoncé l’inscription de la RDC dans le programme des Objectifs du Développement Durable (ODD). Il lance un appel, aux professionnels de santé, de relever le défi de la couverture sanitaire dans les perspectives d’atteindre tout au plus un cas de fistule sur 1000 naissances à l’horizon 2030.
Signalons qu’en marge de cette journée, la Vice-Ministre de la santé publique, Hygiène et Prévention, Mme Véronique Kilumba Nkulu, a, nom du Ministre titulaire empêché, effectué une descente au Centre Médical Carmel dans la commune de la N’sele où elle a procédé à la remise des équipements médicaux, un don de l’UNFPA.
Le Hautpanel