Le Président de la République, Félix –Antoine Tshisekedi Tshilombo, a mis fin à la Coalition au pouvoir Front commun pour le Congo et Cap pour le Changement (FCC-CACH), lors de son adresse à la Nation prononcée ce dimanche 6 décembre 2020, au Palais de la Nation.
Cette adresse intervient conformément à la promesse du chef de l’État, faite le 23 Octobre dernier de revenir faire rapport à la population à l’issue des consultations présidentielles tenues en Novembre 2020.
« Comme je vous l’ai promis le 23 octobre dernier, Me voici devant vous pour vous rendre compte du résultat des consultations que j’ai engagées depuis le 2 novembre dernier, ainsi que des décisions qui en découlent », a déclaré le Chef de l’État Félix Tshisekedi, dans son discours.
« Près de trois semaines durant, avec les représentants des différentes forces politiques et sociales du pays, j’ai eu le privilège d’aborder les sujets les plus préoccupants pour l’avenir de notre pays. J’ai recueilli des mémorandums, cahiers de charges, notes, projets et autres courriers aussi bien individuels que collectifs. J’ai été impressionné par la clarté des analyses et recommandations de mes différents interlocuteurs », a-t-il poursuivi.
Parmi les propositions retenues concernant le renforcement de la démocratie et l’État de droit, le Président de la République, Félix Tshisekedi a noté qu’il faut :
« Mettre fin à l’Accord de coalition CACH-FCC, considéré comme la raison principale à la base du blocage actuel », a déclaré le Président Tshisekedi.
Au nombre des propositions retenues pour renforcer la démocratie et l’État de droit, nous notons également :
– Assurer et pérenniser l’alternance démocratique au sommet de l’Etat ;
– Opérer, sur la base d’un large consensus, des réformes constitutionnelles portant sur le mode de scrutin ou le seuil minimum aux élections législatives nationales, la rétrocession aux provinces afin de rendre effective la décentralisation, la loi sur la nationalité afin de permettre aux nombreux concitoyens de la diaspora de conserver, selon le cas, la nationalité congolaise d’origine ;
– Ouvrir un débat en vue de la réintroduction de l’élection présidentielle au suffrage universel direct à la majorité absolue (2 tours) et, le cas échéant, verrouiller ces dispositions dans une révision constitutionnelle ;
– Réhabiliter les partis politiques dans leur rôle de principaux moteurs de la démocratie et acteurs de la vie parlementaire, en lieu et place des regroupements politiques, conformément à l’esprit et à lettre de la Constitution, notamment son article 6 ;
– Réduire la taille du gouvernement ;
– Accorder à chaque groupe parlementaire constitué au sein des 2 chambres, des plages horaires gratuites et équitables au sein de la chaine de télévision publique parlementaire, pour y défendre ses opinions, idées ou activités ;
– En 2023, organiser les premières élections locales en même temps que les élections nationales ;
– Changer le mode de scrutin des Gouverneurs de provinces et des Sénateurs ;
– Accélérer la désignation du porte-parole de l’opposition ;
– Supprimer le Ministère de la Décentralisation et réintégrer sa fonction au sein du Ministère de l’Intérieur ;
– Dépolitiser l’Administration du territoire en privilégiant les critères d’ancienneté et de compétence dans les nominations des administrateurs des territoires, ainsi que la promotion des non originaires ;
– Procéder à l’identification des citoyens congolais et étrangers résidents, et délivrer les nouvelles cartes d’identité sécurisées avant fin 2022 ;
– Assurer le vote pour les congolais de l’étranger aux prochaines élections nationales ;
– Créer des sièges pour les congolais de l’étranger à l’Assemblée nationale ;
Pour organiser des élections crédibles dans le délai constitutionnel, vous avez souligné l’urgence de :
– Réaliser le recensement de la population dans des délais raisonnables ;
– Réformer la loi électorale et la CENI avant la désignation de ses membres ;
– Constituer des provisions budgétaires annuelles pour le financement de la CENI.
Sur l’indépendance et la bonne administration de la justice, vous avez relevé qu’il faut :
– Mettre en place un programme de recrutement de nouveaux magistrats et de formation continue intensive pour les magistrats en fonction ;
– Améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats et sanctionner sévèrement les magistrats qui abuseraient de leur position ;
– Renforcer le respect de la loi, intensifier la lutte contre la corruption et autres antivaleurs, ainsi que la lutte contre la criminalité économique, notamment par la création d’un parquet financier ;
– Protéger, par une loi, les lanceurs d’alerte, en vue de juguler l’enrichissement sans cause ;
– Procéder à la mise en place des responsables de la Cour des comptes et à la prestation de serment de ses magistrats ;
– Initier et poursuivre les enquêtes judiciaires sur différents dossiers.
Félix Tshisekedi , a indiqué que “Le moment est ainsi venu de réunir toutes les bonnes volontés pour donner un nouvel élan à notre destin national dans l’union sacrée de la nation, et que le Congo, notre cher et beau pays, dont le peuple est le bouclier et la force de dissuasion, cesse d’être un problème pour nous-mêmes et pour le monde”.
Le Hautpanel