La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a exposé ce lundi 6 décembre 2021, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New-York (États-Unis), sur la situation politico- sécuritaire en République Démocratique du Congo (RDC).
Selon Madame Bintou Keita, la stabilité dans l’est de la RDC est liée à la restauration de la confiance de la population par l’État congolais.
« Les défis auxquels le Gouvernement est confronté dans la mise en œuvre de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu mettent en exergue les limites d’une approche strictement militaire à la protection des civils et la neutralisation des groupes armés », a déclaré Mme Keita dans un exposé lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en RDC.
Elle a noté que la période de l’état de siège, décidé en mai dernier, a vu en effet une augmentation de 10% du nombre de violations et abus des droits de l’homme dans le pays, comparée à la période précédente, attribuables dans la grande majorité aux groupes armés et aux forces de sécurité dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« Une solution durable à la violence à l’est de la RDC nécessite un engagement politique plus large pour s’attaquer aux causes profondes des conflits. Afin que la stabilité revienne à l’est du Congo, l’État doit réussir à restaurer et à maintenir la confiance de la population en sa capacité à protéger, administrer, délivrer la justice et répondre à ses besoins essentiels », a dit l’envoyée de l’ONU.
Opération des forces armées ougandaises et congolaises contre les ADF
S’agissant des opérations militaires conjointes entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et l’armée ougandaise contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), initiée depuis le 30 novembre dernier, Mme Keita a souligné la nécessité absolue de mettre en place des mécanismes opérationnels de coopération afin d’assurer la sécurité des Casques bleus des Nations Unies.
Les frappes aériennes et d’artillerie contre les positions des ADF au Nord-Kivu et en Ituri ont été suivies, le même jour, par l’entrée d’unités ougandaises sur le territoire congolais. « A l’heure actuelle, les opérations au sol se poursuivent pour neutraliser les combattants ennemis dans les zones des bombardements », a déclaré Bintou Keita.
Elle a fait savoir que dans ses interactions avec les plus hautes autorités des deux États, elle avait pris note de la « décision souveraine de mener cette action militaire conjointe » et avait souligné « la nécessité absolue de mettre en place des mécanismes opérationnels de coopération afin d’assurer la sécurité des Casques bleus des Nations Unies et de permettre à la Mission de continuer d’appuyer les FARDC dans la protection des civils et la neutralisation des groupes armés ».
A cette fin, le 2 décembre, le commandant de la Force de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) s’est rendu à Kampala, pour définir avec les autorités ougandaises les modalités pratiques de cette coordination tripartite. « Demain, le commandant de la Force sera à Kinshasa pour rencontrer la hiérarchie militaire des FARDC afin de poursuivre ce dialogue initié à Kampala », a-t-elle ajouté.
Le Hautpanel