Le nouveau parlement britannique, a approuvé Vendredi, un accord révisé sur le divorce avec l’Union Européenne qui mettrait en place un conflit à enjeux élevés avec Bruxelles sur les relations futures des deux parties, a indiqué l’AFP.
Un total de 358 voix l’a emporté sur les 234 voix ouvrant ainsi le chemin au premier ministre Boris Johnson pour qu’il tienne sa promesse électorale gagnante de “faire aboutir le Brexit” sans plus tarder le 31 janvier.
Mais cela rapproche également la Grande-Bretagne et les 27 autres États membres de l’Union européenne d’un autre bord de la falaise qui pourrait mettre fin à des décennies de commerce sans entraves lorsque la période de transition post-Brexit prendra fin à la fin de 2020.
Un sondage instantané la semaine dernière a donné aux conservateurs pro-Brexit de Johnson une majorité dominante de 365 sièges à la Chambre des Communes de 650 députés.
Le principal parti d’opposition travailliste sans pouvoir depuis 2010 et déchiré par des conflits internes sur la place de la Grande-Bretagne dans le monde, a été relégué à sa pire défaite depuis 1935.
Le triomphe de Johnson a dissipé tout doute quant à savoir si la Grande-Bretagne donnerait suite aux résultats de son référendum de 2016 et deviendrait la première nation à quitter le bloc.
Ce fut un séjour difficile de 47 ans qui a vu Bruxelles et Londres se débattre pour le contrôle des devises et dont les lois ont préséance dans des domaines spécifiques.
La campagne du Brexit de 2016 a également été dominée par des débats sur les migrants et le droit de la Grande-Bretagne de contrôler ses frontières.
“Nous sommes un pas de plus vers la réalisation du Brexit”, a tweeté Johnson après le vote.
La Chambre des communes devrait approuver officiellement les conditions de séparation de Boris Johnson avec l’UE, le 9 janvier.
Pourtant, la Grande-Bretagne reste un pays politiquement divisé dans lequel les disputes sur l’Europe font rage. Le leader travailliste Jeremy Corbyn se retire à la suite du fiasco électoral.
Mais il a déclaré au Parlement avant le vote de vendredi que Johnson mettait le pays dans une “direction imprudente” qui donnait le pouvoir aux grandes entreprises et mettait en danger la santé des consommateurs.
“Nous pensons toujours que c’est une affaire terrible”, a déclaré Corbyn.
“Si l’occasion se présente, ils réduiront les normes alimentaires pour correspondre à celles des États-Unis, où ce que l’on appelle des” niveaux acceptables “de poils de rat en paprika et de poils de rat en jus d’orange sont autorisés”, a-t-il déclaré.
Le parti national écossais sécessionniste (SNP) a également maintenu sa vision du Brexit.
Son chef du parlement, Ian Blackford, a averti que la Grande-Bretagne “se précipitait aveuglément vers la falaise” qui “coûterait des milliers d’emplois en Ecosse”.
“Ce gouvernement britannique ne peut pas faire sortir l’Ecosse de l’Union européenne avant d’avoir obtenu le consentement législatif du parlement écossais”, a-t-il déclaré.
La campagne d’indépendance du SNP restera probablement une préoccupation du gouvernement Johnson dans les mois à venir.
Par ailleurs, les entreprises et les investisseurs sont principalement préoccupés par une série de changements mineurs mais potentiellement conséquents dans le projet de loi sur l’accord de retrait officiel que Johnson a inséré après sa victoire électorale.
Le départ officiel de la Grande-Bretagne le 31 janvier devrait être suivi d’une période de transition de 11 mois au cours de laquelle les choses devraient rester à peu près comme maintenant.
Londres et Bruxelles sont censés utiliser le temps pour négocier un nouvel accord complet couvrant tout, du commerce à la sécurité et à la protection des données.
Les responsables de l’UE avertissent que de tels accords mettent généralement des années à aboutir.
Mais Johnson a exclu la possibilité de demander une prolongation du délai dans la version du projet de loi soutenue par le Parlement vendredi.
“Un ministre de la Couronne peut ne pas accepter … une prolongation de la période de mise en œuvre”, dit maintenant le projet de loi.
Le changement de Boris Johnson exerce une pression psychologique sur les responsables européens pour qu’ils renoncent à certaines de leurs exigences plus strictes et recherchent un accord limité, rapporte l’AFP.
Pourtant, cela pourrait coûter cher à la Grande-Bretagne.
Bruxelles insiste sur le fait que l’accès sans friction au marché unique de l’UE doit se faire au détriment de l’acceptation par la Grande-Bretagne de règles communes sur des questions telles que les droits des travailleurs et les normes environnementales.
“@Boris Johnson Des règles du jeu équitables restent indispensables pour toute relation future”, a tweeté le président du Conseil européen Charles Michel après le vote.
La Grande-Bretagne souhaite autant de divergences que possible afin qu’elle puisse avoir une plus grande liberté de conclure ses propres accords commerciaux avec des pays tels que les États-Unis.
L’incapacité à trouver un terrain d’entente pourrait voir les fabricants britanniques dans des secteurs sensibles tels que les secteurs de l’automobile et de l’aviation confrontés à des tarifs européens élevés qui rendent la Grande-Bretagne non compétitive et potentiellement coûteuse d’emplois.
Pax Nkembo