Le massacre perpétré par les terroristes du M23 et l’armée rwandaise, la semaine dernière, dans la localité de Kishishe dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, a été condamné dans les termes les plus fermes, par tous les congolais.
Ce lundi 5 décembre 2022, un bilan provisoire a été dévoilé, faisant état de 272 civils massacrés à Kishishe. C’était au cours du briefing hebdomadaire animé conjointement par le ministre de la Communication et Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya et Julien Paluku, ministre de l’Industrie et ancien gouverneur de la province du Nord-Kivu.
Selon M. Julien Paluku, le chiffre de 272 civils massacrés par les M23/RDF a été documenté et fourni par les organisations de la société civile et le Barza communautaire tout en précisant que chaque communauté a recensé ses membres avant d’établir ce bilan et que la plus part des personnes tuées sont des civils qui se trouvaient à l’église adventiste. Avec les enquêtes en cours, note Julien Paluku, ce bilan pourrait s’alourdir jusqu’à 300 morts.
L’ancien gouverneur du Nord-Kivu a démontré les éléments de motivation de la guerre d’agression que mène le Rwanda dans cette province de l’Est de la République démocratique du Congo.
Au stade actuel des événements, il s’avère que c’est la planification d’un « génocide qui se déroule sur le sol congolais », a souligné Julien Paluku, car depuis 1994, la RDC est victime des guerres successives », rappelant celles de l’AFDL (1997), le RCD (2002), Mutebusi et Nkunda (2004), le CNDP (2006) et le M23 (2008). Ce dernier mouvement a été défait militairement en 2013 par les FARDC, avant sa résurgence actuelle, avec le soutien du Rwanda, depuis l’occupation de Bunagana en juin 2022.
Le ministre de l’Industrie a soutenu son discours par trois axes : axe de la guerre, axe des accords et axe des massacres. « Le CNDP ou le M23 ont toujours ciblé les populations dans le but d’éliminer une partie de la communauté de cet espace », a-t-il révélé.
Julien Paluku a fait savoir que les terroristes sur le territoire congolais procèdent par une stratégie d’élimination sélective de toute une communauté. Une stratégie qui permet à Kigali de survivre au niveau international. « Kigali veut avoir le contrôle politique, militaire et économique ».
Toutes ces guerres se sont fait accompagner des massacres depuis Kasika, Makobola, Kiwanja, Kishishe, etc. « ces actes ne resteront pas impunis et les responsables y répondront devant la justice », a-t-il ajouté.
Le Hautpanel