C’est l’histoire d’un ancien fidèle du régime devenu opposant dans le but de chasser le régime du pouvoir.
Jean Marc Kabund-A-Kabund s’est déclaré officiellement vendredi 22 Juillet 2022, candidat à la présidentielle de 2023, après la création de son parti politique «Alliance pour le Changement».
« Nous n’avons pas créé ce parti pour faire de la figuration ou pour accompagner qui que ce soit, dès lors que nous avons dit que c’était une nouvelle offre politique, nous nous proposons une réponse à pas mal des questions que se pose le peuple congolais. Nous estimons que le Parti alignera des candidats à tous les niveaux. Ça voudrait autant dire que le parti alignera aussi un candidat Président de la République », a-t-il déclaré lors d’une interview sur la RFI.
A en croire Kabund, «Je suis convaincu qu’il sera difficile pour Félix Tshisekedi de faire un score qui pourrait lui permettre d’émerger parmi les 4 premiers candidats. Je sais de quoi je parle».
L’ancien Premier vice-président de l’Assemblée nationale Jean Marc Kabund a expliqué que les démarches entamées contre sa personne par le régime de Félix Tshisekedi est «l’expression d’une panique ou d’une peur». Il souligne que “l’Assemblée nationale est désacralisée et devient une véritable caisse de résonnance à laquelle on assiste aux scènes de règlements de compte. Kabund veut savoir quelle disposition donne le pouvoir au Bureau de l’Assemblée nationale d’ouvrir un dossier disciplinaire à l’endroit d’un député national et de savoir aussi quel député aurait subi la même procédure que lui où il est le premier”.
S’agissant de la menace du retrait de son mandat de député national par l’UDPS, Jean Marc Kabund a répondu en ces termes : « La constitution est claire, un député national élu sur une liste, appartient à cette liste et donc au parti, mais dès lors que le parti l’exclu, le député garde son mandat. Un député ne peut perdre son mandat que s’il a quitté délibérément le parti qui l’avait aligné aux élections. Tout le monde sait que j’ai été exclu de l’UDPS. Donc il ne devait pas y avoir un débat si on avait des gens qui réfléchissent normalement», a-t-il dit.
Kabund a également exclu l’option de démissionner de son mandat de député national, car il affirme qu’il n’a pas été élu par l’UDPS, mais il détient le mandat du peuple.
Pour Jean Marc Kabund-A-Kabund, les véritables raisons de sa rupture avec M. Félix Tshisekedi sont de divergences de taille, de divergences de vues qui avaient gagné énormément de terrain et à un certain moment, il ne pouvait plus demeurer ensemble. C’est notamment sur l’idéologie, la manière de gouverner, il estimait à bon droit que M. Tshisekedi était allé totalement à côté de leur vision politique et que M. Tshisekedi était dans un chemin de non-retour, voilà pourquoi, il s’est assumé.
Kabund dans le viseur du pouvoir
Le parti de Jean-Marc Kabund dénonce « la dérive dictatoriale du pouvoir en place qui se consolide au jour le jour dans notre pays.
L’Alliance pour le Changement dénonce également l’acharnement à l’encontre de Kabund et l’instrumentalisation des institutions du pays et services de l’État par le pouvoir en place contre le Président national de leur Parti.
“La suspension abusive des travaux du stade Waya-waya de Kingabwa aux motifs fallacieux qu’il serait spolié par l’honorable Jean Marc Kabund-A-Kabund, alors qu’il existe des correspondances de demande d’autorisation des travaux en bonne et due forme pour l’intérêt supérieur de la jeunesse de Kingabwa, son fief électoral”, indique un communiqué dudit Parti.
Vendredi dernier, Plusieurs policiers lourdement armés sont descendus à la résidence de Jean-Marc Kabund, sur réquisition du premier vice-président de l’Assemblée nationale, pour récupérer une jeep appartenant à l’Assemblée nationale. “La jeep se trouve au garage”, avait dit l’épouse de Kabund aux policiers qui avaient quitté le lieu.
Pour le Parti Alliance pour le Changement, l’honorable Kabund avait déjà rendu tous les véhicules de fonction qu’il détenait et ce, après sa démission du poste de Premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Toujours le même vendredi, un réquisitoire du Procureur Général près la Cour de Cassation adressé au Bureau de l’Assemblée nationale, aux fins d’instruction contre le député national Jean-Marc Kabund.
Selon cette correspondance, lors du point de presse tenu par l’honorable Kabund-A-Kabund Jean Marc, le 18 Juillet 2022 à Kinshasa, le précité a tenu des propos qui sont injurieux et de nature à porter atteinte à l’honneur dû aux Institutions Publiques et à la dignité du Chef de l’État avec intention de l’offenser.
Mais l’Alliance pour le Changement affirme que ce réquisitoire n’est purement et simplement que l’expression de l’intimidation et de l’instrumentalisation de la justice contre les adversaires politiques. Pour ce Parti, le Procureur Général près la Cour de Cassation a insinué des infractions imaginaires et politiquement motivées.
De ce fait, le Parti politique de Jean Marc Kabund a désormais décidé de saisir la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève.
Le Hautpanel